Le 5 mars 2008, le corps d’une femme est découvert en contrebas d’une corniche, dans un lieu très isolé et difficile d’accès de Villefranche-sur-Mer dans les Alpes-Maritimes. Interpol a lancé ce mardi 8 octobre un appel au public pour identifier 46 femmes tuées ou décédées dans des conditions suspectes depuis un demi-siècle dans six pays d'Europe. L'affaire azuréenne de 2008 en fait partie.
Le 5 mars 2008, le corps d’une femme est découvert au milieu des ronces et des buissons, à environ cinq mètres du niveau de la route à Villefranche-sur-Mer dans les Alpes-Maritimes.
La femme était décédée quatre à six jours avant la découverte du corps, des suites d’un traumatisme laissant présumer un acte criminel.
Peau claire, cheveux grisonnants, la femme portait des chaussettes en maille noires et une bague. C'est cet objet qui donnera son nom à l'enquête dite de "La femme à la bague Jean et Nelly".
L'anneau portait en effet deux prénoms entrelacés.
Nelly et les autres
Pour cette affaire et pour identifier 45 autres femmes tuées ou décédées dans des conditions suspectes depuis un demi-siècle dans six pays d'Europe, Interpol lance un appel.
Un tatouage, un collier, une particularité physique : l'organisation internationale de coopération policière, dont le siège est à Lyon, publie sur son site internet des éléments d'enquête pour rendre leur nom à ces femmes rebaptisées ainsi par les enquêteurs.
La moindre information peut être décisive et faire la lumière sur ces mystères. Nous espérons apporter des réponses à leurs familles et obtenir réparation.
Le secrétaire général d'Interpol Jürgen Stock.AFP
Interpol avait lancé en mai 2023 une campagne inédite baptisée "Identify me" (identifiez-moi), pour rendre leur nom à 22 femmes retrouvées en Allemagne, en Belgique et aux Pays-Bas depuis les années 70. L'organisation a décidé d'élargir cette campagne à de nouveaux dossiers non résolus, "des cold cases", et en incluant trois autres pays - la France, l'Espagne et l'Italie.
> Femmes retrouvées en France qui n'ont jamais été identifées.
En publiant des extraits de leur "notice noire" - des alertes en principe réservées à l'usage de la police - l'organisation espère nommer "la femme aux papillons tatoués" retrouvée dans la Seine en 2016 ou "la femme enceinte aux colliers de grenat", découverte dans un bois de Bourgogne en 2001. Et donc, celle a la bague de Villefranche-sur-Mer.
"Évidemment, les enquêteurs se sont penchés sur les actes de mariage dans la région, mais ils n'ont rien trouvé. Il suffit qu'une personne soit encore en vie et se souvienne avoir été au mariage de quelqu'un qui s'appelait Jean ou Nelly, cette information pourrait permettre d'identifier le corps" explique à France Bleu Azur le Docteur François-Xavier Laurent, gestionnaire des bases ADN à Interpol.
Pour comprendre le travail d'Interpol et la gestion des bases de données d'ADN :
Pour chaque victime, l'organisation publie sur son site une reconstitution faciale, des détails concernant l'endroit et l'état dans lequel elle a été retrouvée ou des photos de vêtements ou de bijoux découverts sur les lieux.
Interpol demande à toute personne ayant des informations de les transmettre via un formulaire de contact.
En juin dernier, deux affaires concernant le Var, deux meurtres jamais élucidés, faisaient aussi l'objet de toutes les attentions d'un service rattaché au tribunal de Nanterre dans les Hauts-de-Seine.