Un appel à témoins du pôle cold cases de Nanterre pour deux meurtres non élucidés dans le Var

Deux affaires concernant le Var, deux meurtres jamais élucidés sont l'objet de toutes les attentions d'un service rattaché au tribunal de Nanterre dans les Hauts-de-Seine. Le service "Cold cases" n'hésite pas à recourir aux nouvelles technologies pour confondre les auteurs. Avec des résultats probants.

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On appelle cela les "cold cases", des affaires jamais résolues mais qui occupent à nouveau le devant de la scène.

Ainsi dans le Var, ce ne sont pas moins de deux affaires que le tribunal judiciaire de Nanterre et sa cellule "pôle des crimes sériels ou non élucidés" qui viennent d'être exhumées.

Nous sommes loin des séries qui traitent ces sujets à satiété. Car il s'agit bien de faire progresser des enquêtes restées dans l'impasse, notamment en faisant appel à de nouveaux témoignages, aidé en cela par les nouvelles technologies.

Le 2 avril dernier, Pascal Prache, procureur de la République dans les Hauts-de-Seine présentait un dispositif très novateur appelé "En quête d'indices" crée en collaboration avec le ministère de l'Intérieur et celui de la Justice. Un dispositif renforçant le service "cold cases".

Ce sont ainsi de courtes vidéos retraçant les enquêtes à la suite de crimes dits "sériels ou non élucidées suivies par le pôle national et pour lequel les enquêteurs et magistrats cherchent à recueillir des informations auprès du grand public".

Une nécessité. Cette piqûre de rappel est indispensable quand on sait l'ancienneté des faits.

Capsule vidéo et appel à témoins

Ainsi l'affaire Ginette Naime refait-elle surface, près d'un quart de siècle après les faits. Le 13 avril 2000, au Gros-Cerveau, dans le Var. Le Gros-Cerveau est une montagne située entre les communes d'Ollioules et de Sanary-sur-Mer et faisant partie des Monts toulonnais.

Le corps de cette femme, âgée de 46 ans y est retrouvé par des passants lardé de coups de couteau. 

Des promeneurs avaient auparavant aperçu un individu qui s'enfuyait "à leur vue alors qu'ils étaient sur le chemin du Gros-Cerveau à Ollioules", selon le procureur de la République de Nanterre, Pascal Prache.

Le Parquet de Toulon ouvre alors une information judiciaire le 28 avril de la même année pour assassinat, clôturée en 2008 puis une deuxième en 2016, clôturée également en 2023. Une affaire certes ancienne, mais rentrant dans les critères de ce service spécifique du tribunal de Nanterre.

Sur son site, le ministère de l'Intérieur, photos et vidéo à l'appui, appelée "capsule vidéo", retracent l'affaire. On y voit la photo de la victime, l'environnement où celle-ci a disparu et les différents moments de l'enquête. 

Selon les enquêteurs de l'Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP), Mme Naime s'était rendue au centre communal d'action sociale de La-Seyne-sur-Mer vers 14H30 le jour des faits.

Un employé a entendu une femme crier et depuis sa fenêtre, il a vu une femme à bord d'un véhicule, côté passager avant, frapper à la fenêtre, puis la voiture est partie,

détaille un enquêteur de l'OCRVP dans la vidéo.

"Ce nouvel appel à témoins pour l'affaire varoise a vocation à recueillir de nouveaux témoignages sur ces disparitions auprès du grand public, pour faire progresser les investigations", souligne le parquet de Nanterre dans un communiqué.

Susciter peut-être un électrochoc

Objectif, susciter peut-être un électrochoc, 24 ans après les faits, auprès d'un témoin de l'époque.

En 2022, le pôle "cold case" du tribunal de Nanterre avait traité une autre affaire touchant notre région, le meurtre de Micheline Grandin en 2014 à Draguignan. La victime avait été retrouvée morte, chez elle, tabassée par des inconnus. À l’époque, un jeune homme de 18 ans avait été interpellé mais, faute de preuves, relâché.

Dix ans plus tard, lors de la reprise des investigations, le même homme, désormais âgé de 28 ans et un de ses amis, figurent sur la liste des principaux suspects grâce à de nouvelles pièces rassemblées lors de la réouverture de l'enquête.

Résultats probants

Depuis sa création le 1ᵉʳ mars 2022, le Pôle a recensé 385 affaires et sur ce nombre, 77 ont donné lieu à l'ouverture d'une information judiciaire. Cela peut paraître peu, mais comme le précise Pascal Prache, le procureur de la République de Nanterre, "le pôle n'a pas vocation à traiter l'ensemble des affaires non élucidées, mais se saisit de celles dans lesquelles il peut apporter une plus-value".

Une partie importante du travail est l’identification des dossiers éligibles au pôle cold cases par les parquetiers. Nous cherchons les dossiers qui correspondent aux critères prévus par la loi

Pascal Prache, procureur de la République de Nanterre.

Ce qui fait sûrement la différence est la manière d'aborder les affaires auparavant classées, faute de preuves ou de témoins : "nous repartons de zéro, vérifions ce qui a été fait, ouvrons des portes, en fermons d'autres", précise encore le procureur.

Pour parvenir à des résultats, le pôle fait appel aux différentes juridictions de près ou de loin liées aux affaires en question ainsi que les familles des victimes, sans oublier les médias, notamment la presse quotidienne.

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