Alors que Christian Estrosi, maire de Nice, propose à Olivier Véran pour début mai un protocle de réouverture des restaurants, ces derniers font face à de nombreux défis pour être prêts à recevoir à nouveau des clients.
C'est une expérimentation que le maire de Nice souhaite mettre en place dès "la première quinzaine du mois de mai". Ce mercredi matin, interviewé dans l'émission "Bienvenue chez vous !" de Public Sénat, il déclarait s'être entretenu avec le ministre de la Santé, Olivier Véran et lui avoir proposé une série de mesures afin de permettre la réouverture des restaurants et des lieux culturels.
Nous avons été les premiers confinés, j’ai proposé à @olivierveran que nous soyons les premiers déconfinés dès lors que dans les quinze jours qui viennent les courbes continuent à descendre de manière rapide. #BonjourChezVous pic.twitter.com/9qUUAQ5QJn
— Christian Estrosi (@cestrosi) April 21, 2021
Des interviews du maire de Nice qui font suite à la déclaration d'Olivier Véran sur un potentiel déconfinement par région dans les colonnes du quotidien breton Le Télégramme.
Je suis ouvert à l’idée d’une approche territoire par territoire dans la levée des mesures de freinage, comme j’y étais favorable lors de leur mise en place. Lorsqu’on envisage de lever un certain nombre de contraintes, il faut regarder la situation épidémique dans chaque territoire, la situation hospitalière et, de façon générale, le niveau de saturation des hôpitaux en France.
Le maire de Nice y a vu une opportunité. Les différents indicateurs de contamination à la covid-19 sont en baisse dans le département et les Alpes-Maritimes sont l'un des départements où l'on a le plus vacciné.
Un QR code en guise de passeport vaccinal
Dans son protocole, le maire de Nice, Christian Estrosi propose que les restaurateurs effectuent des autotests. Autre mesure pour la culture, la présentation d'un carnet composé d'un QR code "où il y aura soit la certification d'une vaccination ou la preuve d'un test PCR de moins de 72 heures pour accéder à une activité". Le maire de Nice n'a pas détaillé si cette dernière serait également applicable pour se rendre au restaurant ou à l'hôtel, mais pour Denis Cippolini, ces mesures ne sont pas un frein à la réouverture.
Même si les protocoles sont compliqués, qu'il faut faire des autotests, présenter un QR code ... On ne demande qu'à rouvrir et nous serons prêts.
Même constat pour Franck Marchetti, restaurateur niçois, qui émet tout de même une réserve : "on n'a qu'une envie, c'est d'ouvrir, mais il ne faut pas que ça nous coûte plus d'argent qu'on en gagne."
Piétonnisation et restaurants tests
Christian Estrosi aimerait qu'une cinquantaine de restaurants puissent rouvrir début mai à Nice pour tester ce niveau protocole. "Je transmettrai au ministre le détail de mon protocole sanitaire dès le début de la semaine prochaine. En proposant la réouverture d’une cinquantaine de restaurants-tests pour évaluer ces procédures et mesurer l’impact sur la transmission du virus, avec un suivi de la clientèle" indique-t-il à Nice Matin.
Une proposition bienvenue pour les syndicats. "Dans la mesure où nous sommes la deuxième destination après Paris, que le secteur représente 20% du PIB des Alpes-Maritimes, il est de bon augure que nous puissions tester ces mesures avant les autres zones" Denis Cippolini.
A Marseille, en février dernier, Martine Vassal et Renaud Muselier proposaient déjà de tester un protocole sanitaire mis au point par l'IHU pour la réouverture des restaurants.
Comme l'an passé, certaines rues pourraient être rendues piétonnes dont Bonaparte, Lascaris ou Chauvain pour permettre l'extension des terrasses. Dans la rue Bonaparte (déjà en grande partie piétonne), l'élargissement des terrasses ne peut être "qu'une bonne chose" pour ce restaurateur.
Ça peut être une bonne initiative pour ouvrir plus tôt. Du moment qu'on nous aide, qu'on nous donne la possibilité d'ouvrir et de faire notre métier c'est positif. Ça a trop duré.
Pour rouvrir rapidement le secteur va devoir remettre la machine en route ce qui passe par le recrutement des équipes, mais aussi par le retour à l'approvisionnement.
L'heure du recrutement
Dans le restaurant chez Papa, sur les onze employés, un seul manque à l'appel "On a perdu un cuisinier, il est parti sur les îles, là où il pouvait travailler" explique le gérant qui s'inquiète pour ses confrères.
Pour les recrutements, ça risque d'être problématique. Beaucoup de saisonniers ou de serveurs ont changé de métier, ils en ont profité pour faire des formations.
Le président des syndicats des hôteliers Nice Côte d'Azur, Denis Cippolini lui ne s'inquiète pas : "on a lancé la campagne de recrutement, le problème n'est pas encore ressorti". Pour ce dernier, l'important était de "sécuriser" une équipe. "Il fallait que le gouvernement nous permette d'embaucher même en chômage partiel, parce qu'on est ni sûr de la date, ni de savoir si on pourra faire le service du midi et celui du soir".
Une date qui reste déterminante : "on espère avoir un temps raisonnable pour pouvoir rouvrir, le temps de se retourner vers nos fournisseurs" conclut Denis Cippolini. Même observation pour Franck Marchetti : "il ne faudrait pas que l'annonce se fasse du jour au lendemain, -comme c'était le cas les pour les fermetures- on nous avait dit qu'on nous préviendrait avec trois semaines d'avance, si c'est pour début mai, on devrait déjà être au courant..."
Début ou mi-mai, l'important pour le secteur est de pouvoir à nouveau servir la clientèle. Les bars et restaurants sont fermés en France, sauf pour la vente à emporter, depuis le 29 octobre 2020, déjà presque six mois.