Alors qu'un pôle sanitaire est prévu et que les financements sont revus à la baisse, l'hôpital Saint-Antoine à Saint-Martin-Vésubie souffre de désertification médicale et d'une pénurie de personnel de santé. Depuis quelques jours, l'établissement ne reçoit plus de patients.
L'Hôpital Saint-Antoine de Saint-Martin-Vésubie (Alpes-Maritimes) s'interroge sur son avenir. Ses cinquante employés s'inquiètent du devenir des huit lits de court séjour et à plus long terme de la pérénnité même de l'hôpital qui fait également office d'EHPAD.Une pétition en faveur du maintien de l'emploi circule sur les réseaux. Lancée il y a trois jours, le 15 avril dernier, elle a récolté trente-cinq signatures.
"On ne peut pas laisser un hôpital sans médecins"
Menacé par les coupes budgétaires et par un pôle sanitaire basé sur un regroupement d'établissements hospitaliers dans la vallée, l'hôpital ne reçoit plus de patients en raison du manque de personnel qualifié. Georges Graglia, médecin rapporteur du diagnostic territorial demandé par l'agence régionale de santé (ARS) et le département s'en alarme : "Tôt ou tard l'ARS sera bien obligée de considérer qu'on ne peut pas laisser un hôpital sans médecins."
Mais les candidats, médecins ou personnel de soins se font rares à Saint-Antoine. Un seul médecin continue d'exercer ici en privé et à l'hôpital. Cette situation sanitaire interpelle Evelyne Fiamma, riveraine de l'hôpital :
Avant on pouvait hospitaliser les gens pour plusieurs jours ou quelques semaines le temps de leurs traitements, c'était bien car les gens n'étaient pas coupé de leur famille.
Alors que le taux d'occupation de l'établissement a à peine dépassé 50% en 2018, 95 % des professionnels de santé ont signé un projet sanitaire afin que les huit lits ne disparaissent pas de l'hôpital lors d'un regroupement avec l'hôpital voisin de Roquebillière.
Interrogée, la direction de l'établissement n'a pas souhaité répondre à nos questions.