Au cœur des affaires criminelles le logiciel Anacrim, un outil puissant qui permet de rassembler un grand nombre d'éléments d'un dossier et de recouper les informations avec la rigueur de l'informatique. La gendarmerie nationale dispose d'un agent spécialisé dans les Alpes-Maritimes.
Etablir des liens entre des personnes. Savoir qui a rencontré qui, à quel moment. Croiser les informations, les auditions, les témoignages. Lorsqu'une affaire se complique, les enquêteurs peuvent s'appuyer sur Anacrim.L'adjudante Cendrine Menichini est le référant départemental de ce logiciel d'analyse criminelle développé par la gendarmerie dès 1994.
Le cerveau humain a ses limites, ce logiciel fait des rapprochements sur des données identiques. Par exemple, dans un dossier de stupéfiants, avec les conversations téléphoniques, il détecte des liens entre des personnes.
Anacrim permet de faire des schémas relationnels et des chronologies. Même lorsque les protagonistes d'un dossier sont très nombreux. Le logiciel a été utilisé pour relancer l'affaire Gregory, début 2017. Les époux Jacob, des membres de la famille Villemin, ont été mis en examen. Le tueur en série Patrice Alègre a été confondu pour certains crimes, grâce à Anacrim.
Enfin, le logiciel a été utilisé dans l'enquête sur la mort du Major Brière, à Peille, dans les Alpes Maritimes, en octobre 2012. Le meurtrier a été retrouvé et condamné à 20 ans de prison.
Colonel Grégory Vinot, commandant le groupement de gendarmerie des Alpes-Maritimes :
Dans le cadre d’une procédure judiciaire complexe, nous ne fermons aucune porte. On ouvre toutes les hypothèses. Anacrim nous sert à dessiner un cadre dans lequel on s’assure que l’on a bien réalisé tout ce qui devait être fait et qu’aucune hypothèse n’a été laissée de côté.
Anacrim c'est un échange. La rigueur du logiciel rencontre la perspicacité de l'enquêteur, et une affaire peut-être résolue, parfois plusieurs années après les faits.
REPORTAGE Laurence Collet, Benoît Loth, Marc Daniel, Jimmy Juvigny :