Le musée du Patrimoine du Haut Pays existait depuis 1981. Il a été en grande partie détruit lors des intémpéries. La priorité ? Préserver les quelques objets, une centaine sur 3000, qui sont restés intacts.
Tout était près ! En novembre prochain, Le musée du Patrimoine du Haut Pays de Saint-Martin-Vésubie devait fêter son 40e anniversaire, et pour l'occasion, 40 intervenants venus de toute la France devaient organiser des colloques.
Eric Gily, 52 ans, est Saint-Martinois depuis des générations. Il est enseignant comme son épouse au collège de Roquebillière. C'est l'Association MONTagne et Patrimoine (AMONT) qui anime le musée du Patrimoine du Haut Pays et le Centre d'Études Vésubiennes, soit une centaine de membres dans toutes les vallées des Alpes-Maritimes. Eric fait partie d'Amont depuis plus de 20 ans (il en fut le président, il est désormais directeur du centre d'études et du musée).
La moitié du musée a disparu
De retour au musée après les intempéries, Eric Gily ne cache pas son désarroi.Pour lui, le bilan est rapide, la moitié du musée n'existe plus.
Il y a quatre pièces. La première, c'est la salle des objets, elle a disparu complètement. La deuxième, c'est celle de l'usine électrique, car Saint-Martin-Vésubie a été électrifié en 1893 grâce à un enfant du pays, Joseph Mottet, soit le 2e village du pays. Elle a été dévastée par la tempête, comme la réserve et ses 3000 objets dont certains archéologiques. Le bâtiment du moulin qui existerait depuis 1490, a résisté. Seule l'entrée a été arrachée.
Le bâtiment est ouvert. Sur 3000 objets, il n'en reste qu'une centaine. Il faut tout sortir, les livres qui ne doivent pas prendre l'humidité
La mémoire des vallées
Restaurer ce qui peut l'être, c'est l'objectif d'Eric Gily, spécialiste de l'histoire de la vallée de la Vésubie.
Pour autant, il refuse de céder au découragement.
Ce sont des éléments matériels, ça peut sembler futile au regard des drames humains. Mais cela laisse un grand vide. Là, c'est la mémoire de Saint-Martin qu'on a perdue, et on la doit aux habitants de la Vésubie. Il faut la restaurer, en intégrant ce 2 octobre 2020 qui fera aussi partie de l'histoire.
Eric Gily compte faire raconter la vie des habitants de son village pendant cette épreuve, avec des témoignages enregistrés pour la postérité. Le drame restera forcément dans les mémoires.
Eric ne compte pas quitter Saint-Martin-Vésubie, son fief depuis des décennies. Et il compte bien rouvrir un jour le musée, qui accueillait jusqu'à mille visiteurs chaque année, et proposer encore et toujours avec l'association Amont des cycles de conférences sur la vie dans son territoire.