Le fort de la Tête de Chien, dit aussi fort Masséna, terminé en 1884, fait partie de l'ensemble des fortifications bâties entre 1874 et la Première Guerre mondiale sous la responsabilité du général Raymond Adolphe Séré de Rivières. Il se trouve à La Turbie, dans les Alpes-Maritimes.
Une question d'identité
Ce fort implanté au sommet d'une crête rocheuse escarpée, tombant au sud sur le Cap d'Ail et à l'est sur Monaco, a été construit de 1879 à 1883.Les Turbiasques qui ne se sentaient pas Français mais revendiquaient pourtant cette identité, ont pensé au maréchal d'Empire André Masséna, né à Nice, pour donner son nom au fort. En 1886, le général Boulanger ordonna un décret dans ce sens.
Son autre nom de « fort de la Tête de Chien » a deux explications possibles d'après Jean-Philippe Gispalou : le profil de la falaise ferait penser à une tête de chien (tèsta de can, en occitan local), ou encore « tèsta de camp », c'est-à-dire « tête de camp ».
Ce site défensif de 10.000 m2, se voit peu de l'extérieur. Il est en grande partie recouvert de terre dans le but de le dissimuler.
Il avait plusieurs missions : surveiller la route ainsi que la ligne de chemin de fer venant d'Italie, pouvoir tenir tête à l'artillerie adverse positionnée sur mer ou en Italie, pouvoir agir en contrebas sur des points de débarquement possibles.
En 1944, lors de la Libération, le bâtiment reçoit quelques coups de canon de la part des forces américaines en rade de Villefranche-sur-Mer, qui visaient les Allemands alors installés dans le fort. La façade monumentale qui est une des marques de fabrique des forts de Séré de Rivières, en garde encore des traces.
Un site autonome
La chambre Mougin, ou salle principale du fort, contenait un canon de 155mm pointé sur l'Italie. Il y avait seulement 9 de ces canons en France, ils faisaient partie des plus gros de l'époque. 7 hommes étaient nécessaires, ainsi que 2 chambres latérales, pour le manoeuvrer. On l'immobilisait à l'aide de crochets scellés au plafond, ainsi que de chaines car sa puissance de tir le faisait reculer.