Attaques sur les réseaux sociaux : comment s'en prémunir, on en parle dans le 18.30

Le phénomène touche toutes les tranches d'âge et tous les domaines : religion, sexualité, apparences, rien n'y échappe. Nous avons en tête les attaques antisémites subies par April Benayoum lors de l'élection Miss France 2021. Mais ce sont les ados qui sont régulièrement touchés.

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"Auparavant, le harcèlement scolaire s'arrêtait à la maison ; le harcèlement subi à la maison s'arrêtait aux portes du collège. Désormais, avec les réseaux sociaux, c'est en permanence. Les messages Tiktok, Snaptchat, Instagram sont reçus 24h/24."

Cette explication est commune à plusieurs CPE de collèges et lycées. Les mots "cyber-harcèlement", "cyber-violence", "violence virtuelle" émaillent le quotidien des ados.

Happy Slapping et Revenge porn 

Vidéo de filles nues mises en ligne par un ex-petit copain ( revenge porn); bagarre filmée en diffusée (Happy Slapping), blâmer une personne pour sa tenue vestimentaire ( slut shaming) ... voici ceux à quoi les ados sont confrontés.

Les jeunes harcelés deviennent des cibles impuissantes de diffamations en ligne. Les conséquences sont lourdes; elles vont de la déscolarisation jusqu'au suicide pour les plus fragiles.

La prévention comme solution 

"Au sein du Lycée Jean Perrin, à Marseille, une personne est référente en cyberharcèlement. C'est une chance d'avoir un référent identifié, vers lequel les victimes peuvent se tourner", explique Ismaël Aboudou, CPE de l'établissement. "C'est une AVS (assistante de vie scolaire), très impliquée, qui prend sur son temps".

Car le manque de moyens est réel. Ismaël est CPE depuis 2002, il voit la situation changer depuis cinq, six ans. "Les établissements sont devenus le lieu où les insultes virtuelles deviennent réelles. Les insultes sur les réseaux ont une incidence croissante sur leur vie".

Selon son expérience, souvent les signalements viennent de la victime elle-même; quant à l'agresseur, c'est dur de savoir qui il est, surtout quand les insultes sont proférées sur les réseaux comme Snapchat, qui ne permet que des publications éphémères. À moins de faire une capture d'écran... impossible de remonter jusqu'à l'agresseur.

La prévention est la seule solution. "Dès l'arrivée en 2d, nous posons les bases de ce qu’il faut faire ou pas, en tant que victimes ou auteurs de violences. Il faut leur préciser ce qu'encourent les agresseurs, mais aussi présenter aux victimes les outils pour se signaler."

Parmi les outils, Ismaël Aboudou parle de la création de cellules d'écoute, et de prise en charge. "Oui c'est compliqué, ça demande du temps et des moyens, et il faut que tout le monde s'engage. Mais c'est l une des seules solutions pour prendre le problème en main".

Certains élèves peuvent, à leur demande être formés à écouter. Il est également possible de mettre en place une boite mail dédiée, pour ceux qui ont peur de parler. "Une certitude : la prise en charge doit se faire le plus rapidement possible lorsque la victime est identifiée".

Un ado sur cinq touché 

Pour lutter contre ces situations destructrices, beaucoup d'établissements scolaires font ainsi intervenir des associations afin de sensibiliser les adolescents utilisateurs. Le conseil départemental a un fond de subventions pour les collèges dans le cadre de la protection contre le cyberharcèlement.

"Certains jeunes se mettent à pleurer pendant l'intervention, et déballent toute leur souffrance", explique Déborah Meffre, coordinatrice projet au sein d’Horizon multimédia. Cette association varoise se déplace dans les établissements scolaires de la région pour sensibiliser les élèves et leurs parents.

Au-delà des problèmes d'attaques personnelles, une surconsommation de réseaux sociaux peut aggraver les symptômes dépressifs et entraîner une perte d’estime de soi. "Une forte exposition, non voulue, sur les réseaux, est dramatique pour certains ados qui souhaitent s'éloigner du regard de l’autre", précise Déborah Meffre.

Les bons gestes pour se protéger 

Lors de ses interventions Déborah Meffre donne quelques conseils : " Ne pas répondre aux commentaires, car cela fait monter la pression, conserver les preuves ( faire des captures d’écran), faire immédiatement un signalement au réseau social concerné et signaler l'auteur des faits, en parler à un adulte. Et si rien n’aboutit : porter plainte !

" En amont : il est essentiel de préserver ses données privées : ne jamais mettre des informations intimes. Et bien gérer les paramètres de confidentialité.

L’association Génération Numérique, qui intervient également dans les établissements, fait part d'une étude IPSOS de janvier 2018, effectuée auprès de 11056 jeunes de 11 à 18 ans : il apparaît que Snapchat est le réseau le plus utilisé. 83% des jeunes de 11-14 ans ont créé un compte, pour les 15-18 ans, ce chiffre grimpe à 92% !

Rendez-vous ce jeudi 28 janvier à 18.30 dans le nouveau rendez-vous info de France 3 Provence-Alpes-Côte-d'Azur. 

 

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