Une vitesse de transmission d’informations multipliée et une meilleure connectivité. Malgré les avantages que présente la 5G dans de nombreux secteurs, certains restent sceptiques, voire dénoncent des effets néfastes à plus ou moins long terme. On en parle dans le 18.30 sur France 3 Paca.
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Nouveau rendez-vous d'info régionale, rendez-vous ce soir à 18h30 pour un débat d'actualité autour d'un thème qui nous concerne tous. Ce mardi soir, la 5G.
Elle est prévue pour être jusqu’à 100 fois plus puissante que la 4G. La 5G est la cinquième génération de réseaux mobiles. Elle est conçue pour répondre à la croissance exponentielle des données et à la connectivité grandissante de la société.
Cette avancée technologique très attendue, 81 % des Français y seraient très majoritairement favorables selon des sondages, permettra de démultiplier le débit de télécommunication mobile et d’ouvrir le champ des possibles dans différents domaines d'application.
Pour autant, on a posé la question aux internautes sur notre compte Instagram. Et la tendance n'est pas tout-à-fait la même. Comme quoi le sujet est clivant.
L'un des exemples est celui de la télémédecine. Grâce à un temps de latence réduit lors du contrôle d’objets connectés à distance, la 5G facilitera les opérations chirurgicales "télé-monitorées". Pilotées à distance, ces actes pourront alors être réalisés notamment dans des pays où le personnel médical qualifié peut faire défaut.
La qualité des images transmises augmentera les chances de succès des opérations. Une avancée innovante qui permettra l'amélioration des systèmes de santé.
Cette connexion ultra haut débit s’appuiera sur une nouvelle bande de fréquences très haute, le 26 GHz. Mais plus la fréquence est haute, plus la portée des ondes est courte. Il faut donc multiplier les antennes. Et c'est là que les 5G sceptiques entrent en jeu.
Plus d'antennes = plus d'ondes
Cette multiplication des antennes pourrait nuire à la santé, notamment chez les personnes électrosensibles.
Afin d’accompagner le déploiement de la 5G, l'Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) a été chargée d'enquêter sur les effets de la 5G sur la santé. Elle doit rendre ses conclusions sur les effets en fin 2021.
Sans attendre les résultats, et alors que certains attendaient une concertation publique, les onze premiers blocs de fréquences ont déjà été vendus rapportant 2,786 milliards d’euros à l’État français.
Critiquant cette décision, qu’ils jugent précipitée, une soixantaine d'élus de gauche et écologistes, signataires d'une tribune au JDD, demandent un moratoire. Mais la gauche n'est pas seule à s'interroger. Une trentaine de députés LR ont également réclamé en mai une commission d'enquête sur les impacts potentiels en matière de santé.
La 5G et son impact sur l'environnement
Le souci de santé n’est pas le seul point noir sur l’arrivée de la 5G. Nombreux sont les détracteurs à décrier aussi son impact sur l’environnement.
Et pour cause, selon le Haut Conseil pour le Climat, la consommation électrique supplémentaire avoisinerait 17 à 40 TWh (térawattheure) d'ici 2030, soit la production de trois à sept réacteurs nucléaires.
Certains experts avancent qu’il faudra également couper des arbres pour ne pas gêner la transmission des données. Les ondes utilisées dites millimétriques sont facilement bloquées par des obstacles comme les feuilles.
Enfin, pour certains c’est un gouffre énergétique, d’autres rejettent l’installation d’un instrument de surveillance qui pourrait nuire à la démocratie à l’image de la politique menée par la Chine au travers de son passeport citoyen. Mais malgré ces craintes, de nombreux états poursuivent leur course au progrès.
La France en course avec ses voisins européens
Emmanuel Macron a balayé la demande de moratoire émanant des élus de gauche et écologistes. "La France va prendre le tournant de la 5G parce que c'est le tournant de l'innovation", a-t-il affirmé.
En France, c’est une question de compétitivité dans de nombreux domaines, comme celui de la voiture connectée par exemple. Cette avancée technologique recèle nombre d’applications industrielles qui rendent son utilisation primordiale pour les entreprises tricolores qui souhaitent suivre le rythme de la concurrence internationale.
L’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse a imposé aux opérateurs de généraliser l’accès à la 4G+ avant de passer à la véritable 5G. Un véritable frein qui ralentit la France dans la course face à ses voisins européens.
La Finlande et la Suède déjà ultraconnectées
Dans le cas de l’Allemagne, l’arrivée de la 5G est de la plus haute importance. Cette technologie a été priorisée dans le plan de relance, pour laquelle le pays a engagé sept milliards d’euros pour en accélérer le déploiement.
Pour Berlin c'est une nécessité de compétitivité économique. En Europe, les pays les plus en avance en termes de 5G restent ceux du nord, avec en tête, la Finlande et la Suède propulsées par leurs fournisseurs de téléphonie, respectivement Nokia et Ericsson.
Ainsi, en Suède, les deux principaux opérateurs téléphoniques ont annoncé en mai dernier le lancement commercial d’un réseau 5G dans tout le pays. En Finlande, cette technologie est déjà disponible dans une trentaine de villes.
Et si certains pays comme la Corée du Sud, la Chine ou le Japon semblent prendre de l’avance dans cette course à l’innovation, les États-Unis ont annoncé depuis août l'élargissement de leur bande de fréquences pour faciliter le déploiement de la 5G.
Et après la 5G ?
La 5G ne semble pas être une fin en soi. La 6G, un outil encore plus puissant, est déjà en cours de développement.
Promise pour 2028 elle promet des débits jusqu'à un téraoctet par seconde avec une latence de moins de 100 microsecondes. Encore mieux que la fibre pour les particuliers.