Le risque d'avalanches reste élevé dans les Hautes-Alpes, où un skieur a trouvé la mort samedi après avoir fait du hors-piste. La préfecture appelle à la prudence alors qu'un radoucissement pourrait augmenter le danger, sur un manteau neigeux peu consolidé.
L'homme décédé samedi dernier dans une avalanche était un parisien de 30 ans. Il s'était engagé avec trois autres skieurs sur une "piste fermée", à la station de Vars. Dans les Hautes-Alpes, le risque avalanche était de 4 sur une échelle de 5, comme en Isère et en Savoie.
Le groupe a déclenché à son passage une coulée de neige. Trois des quatre jeunes gens ont pu s'extraire par eux-mêmes. Seul le trentenaire n'a pas survécu à ses blessures, après être resté enseveli plus d'une demi-heure.
Selon le parquet de Gap, l'enquête pénale devrait être classée sans suite, au regard de la faute du skieur.
Dans une vidéo, un freerider raconte, film à l'appui, comment il s'est retrouvé enseveli par une avalanche. L'issue a été heureuse ce jour-là, mais, il y a déjà de quoi réfléchir.
Savoie : un freerider raconte, film à l'appui, comment il s'est retrouvé enseveli par une avalanche (c'est le matériel de sécurité qui lui sauve la vie ce jour-là)https://t.co/L8dWWVZ9ZQ pic.twitter.com/HvjQxUr9EZ
— franceinfo plus (@franceinfoplus) March 8, 2018
Quelle responsabilité en cas de déclenchement d'avalanche ?
Parce que la mésaventure peut aussi se terminer devant les tribunaux. Toute avalanche déclenchée par un tiers entraîne une enquête pénale afin de déterminer les causes et les responsabilités.Le tribunal statue sur la responsabilité pénale d'un individu. La personne jugée encoure des peines très variables, de l'amende à la prison ferme, selon les préjudices causés à un tiers. Sa responsabilité civile peut aussi être engagée pour dédommager une victime.
L'affaire est complexe, car "la faute caractérisée exposant autrui" doit être prouvée. La démonstration d'une telle faute est beaucoup plus difficile que celle d'une faute simple : si son degré de gravité n'est pas suffisant, les juridictions prononcent la relaxe de la personne poursuivie.
Avec le redoux, un risque avalanche accentuée
L'avalanche du 14 décembre est la première avalanche mortelle de la saison dans les Hautes-Alpes. Ce jour-là, des précipitations abondantes accompagnées d'un radoucissement marqué sont tombées sur les massifs, sur un manteau neigeux peu consolidé.A l'approche des vacances de Noël, les autorités tiennent à rappeler que la montagne a ses règles et ses usages. Il est conseillé tout au long de ces journées, de se tenir informé des bulletins météo et de respecter les consignes données par les directions des stations.
Les deux départements des Hautes Alpes et de Haute-Provence étaient encore classés mercredi 18 décembre en vigilance jaune avalanche. Dans tous les cas, mieux vaut être bien équipé, comme le rappelle dans cette vidéo ce spécialiste.Comme les Alpes du Nord, les Alpes du Sud ont connu de très abondantes précipitations. L'enneigement est donc partout très nettement excédentaire, sauf, là aussi, aux altitudes moyennes (en dessous de 1.500 m environ), précise Météo France. De quoi tenter les skieurs...
L'enneigement continu dès 800 mètres
À 1.500 m d'altitude, l'épaisseur de neige en versant nord est comprise entre 50 et 70 cm dans une majorité de massifs, un peu moins, autour de 40 cm, dans l'Embrunais-Parpaillon et le Mercantour. En versant sud, ces épaisseurs sont inférieures d'une dizaine de centimètres.À 2.000 m en versant nord, l'épaisseur de neige au sol est déjà importante, comprise entre 1,30 m et 1,50 m dans une majorité de massifs, voisine de 1 m dans le Queyras et l'Embrunais-Parpaillon. En versant sud, elle est en général à peine moindre, sauf dans les massifs du Queyras et de l'Embrunais-Parpaillon, où elle est de 80 à 90 cm.
Enfin à 2.500 m, le manteau neigeux est encore un peu plus épais : en versant nord, entre 1,40 m et 1,90 m, mais un peu moins, 1,10 m, dans l'Embrunais-Parpaillon ; en versant sud, il faut tabler sur une vingtaine de centimètres en moins.