On connait bien Wilfrid Bricourt bénévole du Vaucluse, dans la vallée de la Roya, on connaît moins Wilfrid Bricout sculpteur. Après avoir récolté le fer polluant la vallée, il le recycle en sculpture.
Wilfrid Bricourt est originaire du Vaucluse. Mais depuis le 4 octobre dernier, c'est dans la vallée de la Roya qu'il passe le plus clair de son temps. Bénévole, il aide à la reconstruction des sites sinistrés et de leurs habitants aussi. Ainsi, au-delà de chantiers très physiques de remise en état, c'est lui par exemple qui avait permis la distribution de fleurs pour les habitants des villages et hameaux ravagés par la tempête Alex au début du printemps.
Passionné d'art depuis toujours, cela fait 4 ans qu'il s'est aussi replongé dans la sculpture.
Faire du positif avec du négatif
Avec ces créations, le bénévole espère sensibiliser. Au fil des week-ends passés à aider les habitants de la vallée de Roya dans les Alpes-Maritimes, l'idée est née :"je me disais on peut faire quelque chose de tous ces matériaux dénichés et ça peut permettre de sensibiliser sur la pollution" explique t-il.
Je voulais faire du positif avec du négatif. A l’origine c’est pour redonner vie à un matériau qui n’a plus d’âme. C’est ce que j’essaie de faire dans mon travail.
On pourrait dire qu'à la façon d'Alberto Giacometti, il a transformé des fils de fer, "vous savez il y en a beaucoup... Cela servait notamment aux clôtures des jardins emportés, des granges… Aux maçons pour attacher les matériaux..." en œuvres.
Cercle vertueux
Plusieurs associations l'ont contacté. "L’association l’Art en Roya qui fait des marchés de créateurs m'a demandé si je pouvais exposer. Ils voudraient mettre en expo mes réalisations et montrer d'une plus jolie façon ce qui a traîné dans la Roya suite à la tempête," précise Wilfrid, le Sculpteur, fildefériste, plasticien.
Jamais à cours d'idée, il se dit même que l'on pourrait envisager "un aspect touristique à ce travail", et d'imaginer que d'autres artistes puissent se servir de ces matériaux, ces déchets, ce qu'il nomme "cette trace malheureuse dans l’histoire" et en faire un travail plus collectif.
A vendre ?
Comme toute œuvre, la question de vendre ses réalisations s'est déjà posée. Lui a été posée :
Les vendre, pourquoi pas. Mais si par le futur je pouvais organiser une vente aux enchères pour continuer les actions des associations d'aide, celles qui reconstruisent, qui œuvrent depuis 8 mois dans le secteur, ça pourrait servir à acheter du matériel.
Les vendre, pourquoi pas. Mais si par le futur je pouvais organiser une vente aux enchères pour continuer les actions des associations d'aide, celles qui reconstruisent, qui oeuvrent depuis 8 mois dans le secteur, ça pourrait servir à acheter du matériel.
Si aujourd'hui, il ne travaille que le fer, car c'est le matériau qu'il connait le mieux, l'artiste pense déjà à des créations à partir du bois. On le sait, dans les vallées, les troncs, branches et autres embâcles sont encore en nombre dans le lit des rivières et sur les berges. "Je touche à tout et tout m’intéresse", avoue t'il !
Mais surtout ne pas croire que ce travail à partir des tristes souvenirs est simple, "le gros souci que l'on a, c’est que dans les déchetteries, on ne peut pas récupérer les matériaux." Quant à ceux des chantiers, les images parlent d'elles-mêmes !
Wilfrid le sait, le travail sur le terrain n'est pas terminé. Celui du bénévole cette fois. "Oui, je continue à y aller fréquemment. Prochainement, ça sera pour tirer des réseaux d’eau potable."
Il ne s'arrête jamais et voudrait que par ses actions artistiques notamment, une "prise de conscience de certaines choses se fasse. Il faut respecter plus la planète, sinon on le paye".