Aix : jusqu'à 25 ans de prison dans une affaire de vendetta marseillaise

De 12 à 25 ans de prison... Ce sont les peines écopées par les cinq accusés du meurtre de  Zakary Remadnia, qui comparaissaient devant la cour d'assises des Bouches-du-Rhône. En toile de fond de cette affaire, des rivalités familiales pour trafic de drogue.

Le procès du meurtre de Zakary Remadnia, énième épisode d'une supposée guerre de clans familiaux marseillais, s'est terminé vendredi par de lourdes condamnations émises par la cour d'assises des Bouches-du-Rhône, à Aix-en-Provence.

Malgré "un dossier largement incomplet", "sans ADN, sans image de vidéo-surveillance, sans témoignage visuel", comme l'avait regretté l'avocat général Christophe Raffin jeudi, les jurés de la cour d'assises d'Aix-en-Provence ont condamné Eddy Tir "le donneur d'ordre", après six heures de délibéré, pour complicité de meurtre en bande organisée.

L' homme de 28 ans comparaissait détenu, purgeant depuis mars dernier une condamnation de 20 ans de prison pour le meurtre à la Kalachnikov d'un camarade de cité de 17 ans en décembre 2011 à Marseille.

Son oncle, Hichem Tir, alias "le Parisien", âgé de 34 ans, a lui aussi été condamné à 15 ans de prison ferme, également pour complicité de meurtre en bande organisée.

 

25 ans de prison pour l'homme à la gâchette


La peine la plus sévère, de 25 ans de prison ferme, a été prononcée contre Sofiane Agueni, 32 ans, alias "Banane", supposé être l'un des deux hommes cagoulés qui ont criblé Zakary Remadnia de 23 balles le 18 juillet 2014 à Marseille.
Il était poursuivi pour meurtre en bande organisée.

Selon l'accusation, c'est Eddy Tir qui aurait commandité ce meurtre depuis la cellule où il se trouvait alors, en faisant passer à Agueni "un plan comme un architecte, (désignant) qui il faut tuer". Et Hichem Tir aurait tout organisé.

Les trois hommes vont faire appel, ont aussitôt annoncé leurs avocats, même si les peines prononcées sont très inférieures à celles requises par l'avocat général.

Dans son réquisitoire jeudi, Christophe Raffin avait demandé la réclusion criminelle à perpétuité contre les trois hommes, et au moins 30 ans de prison. Une peine que l'avocat de Sofiane Agueni, Me Luc Febbraro, avait dénoncée comme une "mise à mort civile".
 

Plusieurs relaxes


Les jurés ont prononcé une peine de 12 ans de prison ferme à l'encontre de Tahar Ben Makri, alias "Taro". Et ils ont acquitté Mouloud-Karim Chettabi, "l'Allemand" ou "le Blond".
Tous deux étaient poursuivis pour association de malfaiteurs. Des peines de 13 et 5 ans avaient été respectivement requises contre eux.

Eddy Dahmani, alias "Pastèque", poursuivi pour complicité de meurtre, a lui été relaxé, tout comme Sihem Sahraoui, ex-compagne d'Hichem Tir et seule femme parmi  les sept accusés.
C'est elle qui était accusée d'avoir donné le "go" à ce projet criminel en indiquant à quelle heure et sur quel scooter Zakary Remadnia avait quitté son domicile.
    
Le parquet n'avait pas requis de peine contre eux, estimant l'élément intentionnel de l'infraction d'association de malfaiteurs insuffisamment caractérisé.
    
Pour la brigade criminelle de Marseille, la mort de Remadnia, alias "l'Étudiant", était un épisode de plus de la haine familiale entre les Berrebouh et les Tir d'un côté, les Remadnia de l'autre.

Des cousins en lutte pour contrôler le trafic de drogue dans des cités du Nord de Marseille.

Ce meurtre aurait été la réponse à ceux de Mehdi Berrebouh trois mois plus tôt, à Marseille, et de Karim Tir, un mois avant, en banlieue parisienne.
 
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