Le trafic des bus est fortement perturbé à Aix-en-Provence ce mardi. Une partie des salariés a entamé un mouvement de grève. Ils demandent une augmentation de salaire et l'amélioration de leurs conditions de travail.
Il est très compliqué de circuler en transports en commun à Aix-en-Provence ce mardi. Le site de Aix en Bus annonce qu'aucun bus ne circule sur seize des vingt-six lignes régulières du réseau.
Près de 120 salariés ont entamé lundi un mouvement de grève illimitée.
Depuis 4h30 ce matin, une partie des grévistes bloque le dépôt des bus. Ils demandent à leur employeur, Kéolis, une augmentation de 100 euros bruts pour tous et toutes.
Ils se mobilisent également pour l'amélioration de leurs conditions de travail.
Les chauffeurs dénoncent des cadences infernales
"On observe une dégradation de nos conditions de travail, regrette Miloud Laroui, représentant CGT des salariés. On a des cadences infernales, les temps de pause sont trop courts. De plus en plus de conducteurs se mettent en arrêt maladie".
Selon les grévistes, sur les 240 conducteurs de bus salariés par Kéolis, 70 sont absents de façon chronique.
"Pour compenser, des conducteurs travaillent sur des amplitudes de 12 heures au lieu de plages horaires de sept ou huit heures, sans augmentation de salaire".
De son côté, la direction reconnaît le sous-effectif des chauffeurs et assure constamment adapter l'offre de circulation en fonction des effectifs. "Il y a des heures supplémentaires mais nous respectons la législation", affirme Vincent Nicolau-Guillaumet, directeur général de Kéolis Pays-d'Aix.
"Le Covid a généré une problématique d’organisation dans l’entreprise. Des conducteurs sont en arrêt maladie. Et on a des difficultés à recruter des conducteurs".
Les syndicats avaient déposé un préavis de grève pour le 24 avril. Face à l'échec des négociations avec la direction, les salariés ont décidé de passer à l'action.
Selon la direction, 110 salariés sont en grève sur les 370 salariés de l'entreprise. Pour l'instant, le dialogue entre les deux parties semble impossible.
Le dialogue entre la direction et les salariés est rompu
Vincent Nicolau-Guillaumet assure qu'il portera plainte pour dégradation de deux véhicules de direction. "Ils ont tenté de casser des vitres et jeté des œufs sur les pare-brise".
"J’avais prévenu les délégués qu’en cas de blocage, il n’y aurait pas de négociation. Je respecte le droit de grève, mais il y a des conducteurs non grévistes qui veulent rouler".
Le réseau Aix en bus fait partie des transports en communs de la Métropole Aix-Marseille-Provence. L'entreprise privée Kéolis a remporté le marché en 2012.