Soupçonnée d'avoir promu indûment son chauffeur et fourni des emplois de complaisance à des proches, la maire LR d'Aix-en-Provence, Maryse Joissains-Masini, comparaît ce lundi devant le tribunal correctionnel de Montpellier pour détournement de fonds publics et prise illégale d'intérêts.
Maryse Joissains-Masini, maire LR d'Aix-en-Provence depuis 2001, mais aussi présidente de la communauté du pays d'Aix et députée de 2002 à 2012, sera ce lundi devant le tribunal correctionnel de Montpellier.
La justice lui reproche la promotion éclair de son chauffeur, deux emplois pour les enfants de ce dernier et l'embauche à son cabinet d'une collaboratrice, soeur d'un de ses proches. Pour ces faits elle est poursuivie pour détournements de fonds publics et prise illégale d'intérêts.
Alerté en 2012 par une lettre anonyme, le parquet d'Aix-en-Provence avait alors ouvert une enquête et avait ensuite demandé que Maryse Joissains-Masini ne soit pas jugée dans sa ville.
A l'issue des investigations, les enquêteurs ont déclaré avoir mis en exergue :
" un somptueux mélange d'autocratie, de népotisme et de désinvolture dans l'engagement des deniers publics tant à la mairie qu'à la communauté du pays d'Aix"
La promotion éclair du chauffeur
Maryse Joissains-Masini avait exigé la promotion d'Omar Achouri, son chauffeur et conseiller, alors qu'il figurait à la 50e place sur une liste dressée par ordre de mérite. La maire avait justifié cette décision par "le nombre d'heures de travail fournies et ce qu'il a subi lors de la précédente municipalité socialiste"
Embauche de complaisance
L'élue aura également à s'expliquer sur l'embauche à son cabinet de la Communauté du Pays d'Aix d'une militante de la cause animale, Sylvie Roche, soeur d'un de ses proches. Selon l'enquête, les missions de cette collaboratrice, qui bénéficiait aussi d'une voiture de fonction, recoupaient celles déjà remplies par un service municipal et n'entraient pas dans les compétences communautaires. Pour les enquêteurs, sa rémunération constitue un possible détournement de fonds publicsLe fils du chauffeur
Sylvie Roche et Omar Achouri, placés sous le statut de témoin assisté, ont bénéficié d'un non-lieu. En revanche, le fils du chauffeur, Christophe Achouri comparaît pour concussion pour avoir bénéficié d'emplois de complaisance aux sein de structures sportives où selon l'enquête, il aurait brillé par son absence.Pour sa défense, estimant faire l'objet d'une dénonciation calomnieuse, Maryse Joissains-Masini avait déclaré
"Je n'ai aucun état d'âme, j'ai géré la ville et la CPA pendant treize ans avec trois milliards d'euros de budget, et j'ai géré avec la plus grande rigueur"