Spectre d'un 3e confinement : la cellule psy Apesa au chevet des chefs d'entreprises

Ils craquent, dépriment et imaginent même le pire. Le moral des chefs d'entreprise et au plus bas dans certains secteurs de l'économie. Pour leur venir en aide, le Ministère de l'Economie et des Finances a fait appel au réseau APESA (Aide Psychologique aux Entrepreneurs en souffrance Aigüe).

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C'est un réseau de psychologues qui ne fait pas grand bruit. APESA sonne comme une apaisement pour les chefs d'entreprise. Le réseau Aide Psychologique aux Entrepreneurs en Souffrance Aigüe a été créé il y a déjà huit ans.

"Il est nécessaire d'adapter les discours en fonction des publics", explique Marc Binnié, co-fondateur du réseau. "Ce que je veux dire c’est qu’une personne âgée qui a des idées suicidaires parce que tous ses proches ont disparu, ce n'est pas la même chose qu’un adolescent qui a une peine de cœur, ou une personne incarcérée ou un chef d’entreprise".

Les premiers témoins de la souffrance des entrepreneurs, ce sont les juges des tribunaux de commerce. Mais aussi les greffiers, les avocats, les experts comptables, les mandataires et administrateurs judiciaires... On les appelle les sentinelles.

Les psychologues les ont rencontrés, dans leur formation spécifique, pour mieux comprendre le milieu des chefs d'entreprises et leurs principales problématiques. Inversement, les sentinelles ont été formées à repérer les grandes détresses... Et à donner l'alerte. 

Les difficultés du monde économique ont connu un rebond depuis la pandémie. Aussi, le ministère de l'Économie a-t-il contacté le réseau Apesa en avril dernier pour aider les entrepreneurs. Un numéro vert, le 0805655050, a été mis en place. Depuis, près de 2.000 appels de détresse ont été enregistrés. 

"C'est un dispositif qui m'a sauvé la vie"

Grâce à un tissu de partenaires constitué des chambres de commerce et d'industrie, des chambres des métiers et d'une mutelle, Apesa propose trois séances chez un psychologue de son réseau. 

"J'ai l’habitude de dire : Le réseau APESA, c’est quand des idées noires ne rencontrent pas des idées fausses", poursuit Marc Binnié. "On pourrait se dire que trois consultations, cela peut paraître insuffisant. Mais cela suffit pour déclencher un retournement de la situation. Un chef d'entreprise nous témoignait récemment : C'est un dispositif qui m'a sauvé la vie"

Les séances proposées sont gratuites pour les personnes en détresse. Elles sont prises en charge par les partenaires comme les Chambres de commerce et d'industrie (CCI). 

La majorité des entreprises en Paca sont des TPE (très petites entreprises). Ce sont celles qui ont le plus demandé de Prêts Garantis par l'État (PGE). L'une de leurs plus grandes inquiétudes aujourd'hui, c'est de pouvoir rembourser ce prêt, dans un contexte de crise sanitaire qui n'en finit plus de durer.

Le président de la CCI Provence-Alpes-Côte d'Azur, Roland Gomez suggérait en décembre quelques propositions pour "redonner confiance aux entreprises"

"Cela peut être de différer le remboursement du capital, allonger la durée de remboursement. Et que dans les cas les plus extrêmes, que l'État prenne en charge le montant des emprunts souscrits"

Un 3e confinement difficile à supporter

Selon une enquête réalisée par la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) auprès de ses adhérents et publiée mardi, un chef d'entreprise sur deux (49 %) estime "ne pas être en capacité de supporter un troisième confinement".

Sur 2.400 dirigeants de PME et de TPE qui ont répondu du 7 au 20 janvier à un questionnaire de leur organisation, 54 % se déclarent en outre "inquiets sur la pérennité de leur entreprise", contre 47 % lors d'une précédente enquête en septembre.

A 5 3%, ils considèrent que la mise en place du couvre-feu freine leur activité, et un tiers (33 %) "ont le sentiment que leur entreprise est sous perfusion de l'Etat".

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