Jugé pour un meurtre et un assassinat commis à Marseille à six ans d'intervalle, Abdelkader Amrani, un ex-gendarme réserviste, s'est dit innocent à l'ouverture de son procès, ce jeudi 24 novembre, devant la cour d'assises des Bouches-du-Rhône.
Jugé aux assises d'Aix-en-Provence pour un double meurtre à 6 ans d'intervalles, Abdelkader Amrani, un ex-gendarme réserviste clame son innocence, il a déclaré : "Je suis totalement étranger aux faits qui me sont reprochés et je plaiderai non coupable"
Cet homme de 45 ans, employé au service de la protection civile de la mairie de Marseille, conteste être l'auteur de l'homicide commis le 27 juin 2012 sur Marina Ciampi, 52 ans, retrouvée morte chez elle, asphyxiée par un sac plastique lui enserrant la tête et le cou entouré par le cordon d'un sèche-cheveux. La victime était en contact depuis quelque temps avec Abdelkader Amrani, via un site de rencontres. L'accusé justifie la présence de son ADN sur le corps de la victime et sur divers objets de l'appartement par une rencontre cinq jours avant le crime. A la barre des témoins le directeur d'enquête a estimé que l'analyse de la téléphonie et de leurs échanges sur le site de rencontres contredisaient l'existence de ce rendez-vous.
Le 31 octobre 2012, le Fichier national automatisé des empreintes génétiques a alerté sur la correspondance entre l'ADN d'Abdelkader Amrani et des traces non identifiées relevées sur le corps d'Henriette Bernardi, 68 ans, découverte morte, en 2006 à son domicile. La victime avait été étouffée avec une paire de collants enfoncée dans sa bouche et une pince à linge jaune enserrait ses narines. Au moment du meurtre l'accusé était employé comme agent du recensement, ayant en charge l'immeuble de la victime. Abdelkader Amrani explique la présence de son ADN sur les ongles de la victime par le fait que, agressé lors de ses tournées de recensement, il était fréquemment soigné par des habitants.
Dans l'acte d'accusation, les magistrats ont noté les caractéristiques communes "troublantes" de ces deux crimes : même tranche d'âge des victimes, mort par asphyxie et présence d'une pince à linge sur la scène de crime. "Il reste des zones d'ombre sur des éléments essentiels", a estimé Me Patrice Reviron, défenseur de l'accusé qui a sollicité de nouvelles investigations et expertises.