Harcèlement dans l'armée: un an avec sursis requis contre un capitaine de vaisseau

Un an de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende ont été requis, lundi soir devant la cour d'appel d'Aix-en-Provence,
contre le capitaine de vaisseau Éric Delepoulle, 45 ans, membre de l'état-major des armées, rejugé pour harcèlement moral.

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L'ancien commandant de la frégate légère furtive La Fayette, qui conteste toute responsabilité dans le suicide du second maître Sébastien Wancké, son maître d'hôtel, comparaît devant la cour d'appel d'Aix-en-Provence pour harcèlement moral. Un an de prison avec sursis et 10000 euros d'amende ont été requis lundi soir. Il avait déjà été condamné à la même peine en première instance à Marseille, en janvier 2014.

"J'aurais dû revenir avec l'ensemble des marins qui m'étaient confiés mais je n'ai pas abusé de ma fonction de commandant et je n'ai pas harcelé Sébastien Wancké",


a déclaré l'officier à l'ouverture de son procès en appel, sanglé dans son uniforme.
Sébastien Wancké, âgé de 32 ans, avait été découvert, le 15 juin 2010, pendu dans un local à l'avant du bateau au retour d'une mission de trois mois contre la piraterie dans l'océan Indien.

"Bateau de l'enfer"

L'avocate générale Isabelle Pouey s'est appuyée sur les très nombreux témoignages recueillis auprès d'une moitié des 150 membres de l'équipage de cette frégate baptisée "bateau de l'enfer" par un capitaine d'armes.

"Eric Delepoulle avait cette exigence d'une hôtellerie de luxe à bord? Cela a peu à peu miné Sébastien Wancké qui était aux premières loges, le plus exposé aux exigences du commandant"


a observé l'avocate générale. "
Astreint à de très grandes amplitudes de travail, Sébastien Wancké n'aurait pas supporté la pression continue du commandant: refaire le plancher de sa cabine, faire briller des cuivres aussitôt ternis, laver les verres trois fois de suite, imposer en mer des nappes blanches impeccables ou modifier les plans de table à la dernière minute.
Eric Delepoulle a reconnu :

"Oui je suis exigeant", mais "je me devais cette exigence pour garantir la sécurité des marins".


La notation calamiteuse du jeune maître d'hôtel une semaine avant son suicide aurait été le coup de grâce. Sébastien Wancké qui avait perdu dix kilos en quelques mois s'était ouvert à trois personnes au moins de son intention de mettre fin à
ses jours.
Sa mise en examen avait écarté Eric Delepoulle des postes de commandement mais n'avait pas entravé sa promotion au grade de capitaine de vaisseau. Ses défenseurs, Me Francis Szpiner et Me Louis-Romain Riché, ont plaidé la relaxe de l'officier.
L'arrêt doit être rendu le 23 mai.
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