Un doctorant de l'université d'Aix-Marseille était retenu en Tunisie depuis le 19 octobre dernier et placé en détention par la justice militaire. Libéré discrètement le 12 novembre, il a rejoint la France, sans connaître le motif de son arrestation.
Victor Dupont est rentré chez lui après plus d'un mois passé dans les joles tunisiennes. Le doctorant français arrêté le 19 octobre en Tunisie sur ordre de la justice militaire a été libéré mardi et est rentré en France ce vendredi 15 novembre, a indiqué le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères. "Nous nous réjouissons qu'il puisse retrouver ses proches", a-t-il ajouté en réponse à une question sur la situation du ressortissant lors du point presse hebdomadaire au Quai d'Orsay.
La détention de ce doctorant avait été annoncée le 31 octobre par le directeur de son laboratoire de recherches à l'Université Aix-Marseille.
Que faisait-il en Tunisie ?
Vincent Dupont s'est rendu en Tunisie pour y mener des entretiens dans le cadre de ses recherches universitaires. Âgé de 27 ans, doctorant contractuel à l'IREMAM depuis 2022, il est rattaché au Conseil européen de la recherche (ERC) qui finance des programmes scientifiques d'excellence. Le jeune chercheur mène un travail sociologique sur la trajectoire des "gens qui ont pu être engagés au moment de la Révolution de 2011", notamment des diplômés chômeurs, a détaillé Vincent Geisser, directeur de son laboratoire de recherches à l'AMU.
Victor Dupont, âgé de 27 ans, mène des recherches sur la trajectoire socio-professionnelle des "gens qui ont pu être engagés au moment de la Révolution de 2011", premier soulèvement populaire du Printemps arabe qui avait mis fin au régime du dictateur tunisien Ben Ali, avait précisé Vincent Geisser à l'AFP.
"Ce n'est pas un sujet politique lié aux dissidents ou opposants, ce n'est pas un sujet sécuritaire, c'est un sujet sociologique classique", avait-il insisté.
Victor Dupont était arrivé en Tunisie une dizaine de jours avant son arrestation pour mener des entretiens. Le motif de son arrestation n'a pas été officiellement communiqué.
La Tunisie est dirigée par le président Kais Saied, accusé par l'opposition et des ONG locales et étrangères de "dérive autoritaire", mais qui a été réélu à une majorité écrasante.