La collision entre un train et un bus scolaire à Millas jeudi, qui a fait au moins 4 morts, n'est pas sans rappeler l'accident de la Calade le 8 avril 1993, près d'Aix-en-Provence. Le choc survenu à un passage à niveau entre un train et un minibus scolaire avait fait 4 morts, dont 3 enfants.
24 ans après, le souvenir de l'accident de la Calade est toujours vif dans les esprits. Le 8 avril 1993, un minibus scolaire est percuté par un train à un passage à niveau équipé de deux demi-barrières, à l'ouest d'Aix-en-Provence. Le conducteur du train Marseille-Briançon, lancé à 100 km/h, a vu le car piégé entre les barrières baissées, il a actionné le freinage d'urgence mais il n'a rien pu faire pour éviter le choc. Trois enfants ainsi que le chauffeur du bus âgé de 52 ans sont tués, sept enfants grièvement blessés.
Négligences graves
Les 23 élèves de CM2 de l'école publique des Lauves et leur institutrice revenaient d'une sortie scolaire aux Saintes-Maries-de-La-Mer, en Camargue. Lors du procès, cinq ans après le drame, il a été établi que le bus avait calé au milieu des voies au moment où la barrière automatique se rabaissait. Le conducteur n'avait pas réussi à redémarrer. Tous les enfants n'avaient pas pu être sortis du minibus avant la violente collision.
Bien des négligences avaient été pointées lors des audiences : le conducteur, ancien alcoolique, n'était qualifié pour le transport scolaire et il avait été suspendu pour divers incidents. Il manquait des
accompagnateurs pour encadrer les enfants dans le minibus déjà surchargé... Mais au-delà de ces manquements graves, qui vaudront notamment 10 mois de prison avec sursis au directeur de l'école, c'est bien l'existence même du passage à niveau qui a été remis en question.
Une route de contournement
Après l'accident, le conseil départemental en charge de l'ancienne RN 7 devenue RD 7n, a lancé le chantier d'une route de contournement par le nord-est, entre le chemin d’Antonelle et la route du Colonel Maurice-Bellec. Un pont surplombant la voie ferrée a été construit en 2015, une passerelle donnant sur le chemin des Gervais étant réservée aux piétons et aux cyclistes.
Il aura fallu attendre près de 25 ans pour le passage à niveau jugé dangereux soit définitivement supprimé.