Pays d’Aix : ingénieur aéronautique, il devient... moniteur de vélo, ardent défenseur de l’écomobilité

Il a fait le grand saut. Il y a 4 ans, Robin Allory entreprend un changement de vie total, abandonnant son emploi d’ingénieur aéronautique aux États-Unis pour devenir… moniteur de vélo et ardent défenseur de l’écomobilité en Provence.

Au stade Charles Serre de Lambesc (Bouches-du-Rhône), les vélos affluent avec, sur la selle, des enfants de 7 à 11 ans. C’est l’heure de leur initiation hebdomadaire au VTT. Une séance que les bambins et jeunes pré-adolescents attendent avec impatience.

Au programme, un parcours d’habileté cycliste pour travailler l’aisance, la confiance, et le comportement routier du jeune public. Des compétences à développer dans le cadre du “permis vélo”, dispositif de la Sécurité routière qui permet aux élèves d’apprendre à assurer leur sécurité et celle des autres à deux roues.

Sous la supervision de Robin Allory, les enfants enchaînent les manœuvres et autres parcours de slalom pour apprendre à mieux connaître leur “véhicule”.

Prendre soin de la planète pour les générations futures

Savoir placer son regard, freiner, ou encore lever une roue pour éviter un obstacle, c’est fondamental. Ils vont rapidement gagner de la confiance en eux et pouvoir aller au collège, au lycée ou à l’université à vélo … en se passant donc de la voiture”, explique-t-il.

Car c’est là le cœur de la reconversion de cet ancien ingénieur expatrié au Texas, à plus de 8.500 kilomètres du pays d’Aix : la promotion de l’écomobilité.

Le déclic, ça a été une vidéo Youtube qui m’a fait réfléchir sur la nature et sur ma pratique professionnelle à l’époque“, expose Robin Allory qui concède qu’avoir un enfant l’a aussi fortement influencé sur son rapport à l’avenir.

Inciter à troquer sa voiture pour le vélo

Alors, il fait le choix de tout plaquer pour redonner du sens à sa vie et transpose son savoir-faire, la mobilité, au champ écologique. Il fonde SAFE (Solutions d’Accompagnement Facilitant l’Écomobilité) et décide de consacrer sa carrière à scander que le futur de la voiture, c’est la petite reine.

Prendre son vélo au lieu de son véhicule motorisé, c’est 15% de CO2 émis en moins par trajet”, soutient Robin Allory.

Dernier projet en date : travailler à la promotion des vélos électriques proposés en leasing par la Métropole Aix-Marseille Provence. Sous convention avec la collectivité territoriale, l’homme intervient dans les entreprises pour mettre en avant le “forfait mobilités durables”. Cette enveloppe, qui va jusqu'à 500€, prend en partie en charge les déplacements domicile-travail en modes doux.

Marseille, lanterne rouge des villes cyclables

Pas sûr que cela suffise à convaincre les marseillais à aller au bureau à coup de pédales. Il faut dire qu'il ne fait pas bon être cycliste dans la cité phocéenne. Dans le dernier baromètre de la Fédération française des Usagers de la Bicyclette (FUB), qui classifie chaque année les communes selon la qualité de leur réseau cyclable, la deuxième ville de France est bonne dernière.

Et ce sont les usagers eux-mêmes qui le disent. Dans cette enquête en ligne, ils sont invités à évaluer leur quotidien de cyclistes. Sécurité, confort, stationnement... tout est passé au crible et sans surprise, l'appréciation générale est "très défavorable", selon le rapport 2019. Les internautes ont notamment fustigé les itinéraires vélos, qu'ils ne jugent pas "fiables et rapides". La consultation nous apprend, du reste, que pour les marseillais interrogés, il n'est pas sûr de circuler à vélo si l'on est un enfant ou une personne âgée.

Alors, face à ces données peu flatteuses, les collectivités ont essayé d'agir. En 2020 déjà, au plus fort de la crise sanitaire, un réseau de pistes cyclables provisoires, baptisées "coronapistes", est sorti de terre. Mais sur les 9 kilomètres de ces bandes cyclables, souvent des marquages jaunes préemptés sur les voies de circulation, 1,5 avait déjà été supprimé une semaine après leur expérimentation.

De son côté, la métropole Aix-Marseille défend son "plan vélo", qui prévoit 85 kilomètres de pistes à l'horizon 2024 et l'établissement de 8 "lignes sécurisées" sur tout le territoire. Peut-être de quoi inciter les Provençaux à mettre au garage la voiture pour enfourcher la bicyclette… et faire du bien à la planète. Pour le plus grand bonheur de Robin Allory.

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