TEMOIGNAGE. "Je passe du fauteuil à un bateau, c'est la liberté" : Nathalie Benoit, médaillée paralympique d'aviron

Dans le cadre de la Semaine olympique et paralympique, de nombreux évènements sont organisés dans Marseille. Pour Nathalie Benoit, médaillée olympique de para aviron, ces semaines sont très importantes.

Nathalie Benoit est une athlète française, double médaillée paralympique en aviron. Professeur des écoles de métier, elle est actuellement déchargée par l’éducation nationale pour préparer les Jeux paralympiques de Paris 2024.

Le sport rythme la vie de Natalie depuis son plus jeune âge. Dès ses cinq ans, elle se destine au pentathlon moderne et intègre le Creps à l'âge de 16 ans. Mais sa vie prend un tournant quand, un peu avant ses 18 ans, on lui diagnostique une sclérose en plaques, et à 25 ans, elle se retrouve en fauteuil roulant. A l’époque, le sport étant contre-indiqué, elle se résout à tout arrêter. Alors étudiante en Staps, elle continue malgré tout à pratiquer des activités physiques.

"Je passais d’un fauteuil à un bateau, c’est la liberté"

Malgré l’arrêt du sport, la maladie continue de progresser et Nathalie décide alors de le reprendre. Elle se tourne vers le basket. "J’étais très heureuse, je me suis régalée et j’ai retrouvé cet esprit d’équipe, avec beaucoup d’échanges." Si elle prend rapidement plaisir à pratiquer cette discipline, elle découvre l’aviron durant les Jeux paralympiquess. "Je suivais beaucoup la discipline à la télé. Je trouve ça technique, esthétique, et c’est un sport de glisse qui se pratique à l’extérieur. Je passe d’un fauteuil à un bateau, c’est la liberté", explique la sportive. Se détacher de son fauteuil, un sentiment qu’elle ne peut exprimer.

Nathalie Benoit a un palmarès long comme le bras, pourtant, la compétition n’est pas ce qui la fait vibrer. "Je fais du sport avant tout pour le plaisir, mais je me suis laissé prendre au jeu de la compet’. Je partais de nulle part, mais j’avais quand même une bonne base de sportive. Je m’entraînais tous les jours. Et même si en handi on est moins nombreux, pour rester au haut niveau, il faut s’entraîner au quotidien", souligne-t-elle.

Le plaisir avant tout

Même si elle a les JO Paris 2024 en ligne de mire, ce qui lui plaît, c’est la préparation. "J’aime pas la compétition, je gère difficilement le stress. En revanche, j’adore m’entraîner et progresser dans le but d’être la meilleure possible. Je prends beaucoup de plaisir avant une compétition, mais pas pendant", raconte la sportive en souriant. La gestion du stress, c’est le point central sur lequel elle va insister pour les Jeux.

Avec la maladie et l’apparition de son handicap, la déception la guette quand elle comprend qu’elle doit arrêter le sport. Pour autant, pas vraiment question de baisser les bras.

"J’ai la capacité de vite pouvoir me fixer d’autres objectifs. S’il y a une porte qui se ferme, d’autres s’ouvrent. Je faisais déjà de la musique, et je me suis mise à fond dedans. Ce qui m’a bien aidé. Le soutien et l’amour de mon entourage aussi. J’étais déçue, mais finalement, j’ai vite tourné la tête."

Nathalie Benoit

Au début, se tourner vers le sport n’est pas forcément une chose évidente et un moment de flottement peut intervenir. "Avec le handicap, on peut se dire que c’est fini, mais quand on gratte un peu, on se rend compte qu’il y a énormément de sports adaptés et adaptables. Il ne faut pas hésiter à faire des recherches. Si le handicap est un frein, il ne faut pas s’en rajouter, mais il ne faut pas essayer de faire les choses comme on les faisait avant. Il faut accepter de les faire différemment."

Un cercle vertueux

Si Nathalie ne doute pas de grand-chose, il y a une chose dont elle elle est sûre : il n’y a que des avantages à faire du sport. "Premièrement, ça peut aider à accepter le handicap. D’un point de vue social, il permet de rencontre du monde, de nous ouvrir aux autres. Personnellement, je ressens un réel bénéfice sur mon handicap. Je suis plus souple, j’ai plus de force et d’équilibre. Ce qui aide dans les déplacements en fauteuil roulant. Ça permet aussi de reprendre du plaisir avec son corps qui nous fait faux bond à un moment donné. Sans parler du bien que ça fait du moral", énumère Nathalie, épanouie. En clair, c’est un vrai cercle vertueux.

Pour Nathalie Benoit, cette Semaine paralympique, c’est le moment pour sensibiliser les enfants à la pratique du sport, et "c’est important". Leur montrer aussi les différents sports qu’il existe et leur redonner le goût de faire des choses avec leurs amis, et pas à travers les écrans. L’importance des semaines découvertes du paralympisme. "Leur montrer qu’un jour ils seront peut-être confrontés à une difficulté mais qu’il y aura des solutions. La vie n’est pas terminée, et il ne faut pas  s’arrêter sur ce qu’on ne peut plus faire, mais sur ce que l’on peut faire."

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