Un homme de 18 ans s'évade de la prison d'Aix-Luynes : les surveillants sont à bout de nerf

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Un individu s'est échappé du centre pénitentiaire d'Aix-Luynes, à Aix-en-Provence, ce mercredi 21 décembre. Depuis le changement de direction de la prison, les agents ne se sentent pas écoutés. Le syndicat SPS dénonce le manque de moyens humains, financiers et coercitifs.

Ce mercredi 21 décembre, vers 22 h 30, un détenu de 18 ans s'est enfui du centre pénitentiaire d'Aix-Luynes, situé à Aix-en-Provence. L'homme originaire de Roumanie se trouvait dans une structure d'accompagnement à la sortie. Il n'a toujours pas été retrouvé par les forces de l'ordre, nous confirme Cyril Huet-Lambing, délégué général national adjoint du SPS (Syndicat pénitentiaire des surveillants).

"C'est la deuxième évasion depuis le changement de direction, en juillet", alerte le syndicaliste. Pour lui, la gestion est devenue "calamiteuse". Il dénonce essentiellement le manque de moyens humains.

"Il y a seulement trois agents pour le service de nuit. Ils s'occupent de 70 à 80 détenus à eux seuls", dénonce Cyril Huet-Lambing. Trouvant la situation critique, le syndicat d'Aix-Luynes a tenté d'obtenir un agent supplémentaire. Cette demande est restée sans réponse.

Manque de sécurité

Selon Cyril Huet-Lambing, il y a un réel malaise au sein des surveillants de la prison. Ils craignent de plus en plus pour leur propre sécurité. "Il y a une augmentation de violence chez les prisonniers. Ils voient qu'il n'y plus assez de surveillants alors ils essaient de prendre la main mise sur nous", affirme-t-il.

Cela s'ajoute à une autre revendication du syndicat : "plus de moyens coercitifs". Ces agents de prison ne sont pas armés, une incohérence pour l'élu du personnel. "La direction prétexte que les surveillants ne sont pas armés, car un protocole n'a pas été signé. Ils n'arrivent pas à se mettre d'accord avec la préfecture."

Des changements de planning à répétition

Le syndicaliste appelle également à la "fin des changements de planning systématiques réalisés la veille pour le lendemain", constituant, selon lui, une des premières causes d'absentéisme. Cyril Huet-Lambing affirme que la personne en charge des emplois du temps prévient à la dernière minute les agents pour travailler. Ceux-ci ne pouvant pas venir, leur absence est notée comme injustifiée.

Pour lui, tous les maux du centre pénitentiaire d'Aix-Luynes sont essentiellement dus aux restrictions budgétaires de cette nouvelle direction.

Politiques budgétaires incohérentes

Le syndicaliste évoque notamment les salaires des agents de la prison : "Alors que le coût de la vie devient plus cher, nos salaires, eux, n'augmentent pas."

Il accuse d'ailleurs le chef de l'établissement d'avoir tenu des propos "choquants" lors d'un comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) à l'égard des surveillants. "Un surveillant est bien payé, un directeur pas assez", rapporte-t-il.

Des surveillants délaissés

Cyril Huet-Lambing souhaite que les agents de prison ne dépendent plus du ministère de la Justice, mais plutôt de l'Intérieur. "Tout le budget du ministère de la Justice part dans la réinsertion et les tribunaux. On a rien nous", assure-t-il.

Les agents de ce centre pénitentiaire ne se sentent pas entendus. "Il n'y a aucun politicien qui veut se déplacer", conclut-il. Les lettres envoyées à Eric Ciotti, au préfet des Bouches-du-Rhône, au directeur interrégional des services pénitentiaires ou encore au garde des Sceaux sont restées sans réponse.

Contactée, la direction n'a pas donné suite à nos appels.

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