Medhi Remadnia, considéré par les policiers comme un "gros bonnet" du trafic de drogue, a été tué à Allauch le 7 février au soir à l'arme automatique dans le premier règlement de comptes de l'année dans la région marseillaise.Trois personnes ont été interpellées.
Selon des informations de la Provence, un homme de 34 ans a été tué par balles à Allauch le 7 février vers 21h. Il descendait de son véhicule près d'une résidence quand deux individus auraient ouvert le feu.
Une dizaine de tirs ont été entendus par les riverains qui ont prévenu les pompiers.
Une "vingtaine de douilles de kalachnikov ont été retrouvées"
L'homme, connu de la police pour son implication dans le trafic de stupéfiants, descendait de son véhicule lorsqu'il a été touché d'une ou plusieurs balles, tirées
par deux suspects qui ont pris la fuite en voiture, a précisé une deuxième source policière. Une femme âgée de 30 ans selon les pompiers, qui l'accompagnait, "n'était pas
visée" et n'a pas été touchée, a précisé cette source policière.
Connue des services de police pour des affaires de stupéfiants, la victime venait de sortir de prison et aurait été impliquée dans les rivalités de gangs locaux.
Trois interpellations
Trois hommes, des proches ont été interpellés peu après le meurtre à Marignane selon l'AFP, alors qu'ils tentaient de pénétrer au domicile de la victime. Deux d'entre eux ont été blessés, dont l'un gravement, par un policier, qui a tiré après avoir été braqué, ont rapporté à l'AFP des sources policières.
Les trois hommes ont été placés en garde à vue.
Un parcours criminel de longue date
En 2002, à l'âge de 19 ans, Medhi Remadnia participe à une opération commando contre un hôpital de Toulon avec trois complices. L'équipe tentait de libérerun de ses "collègues" braqueur, blessé par la police deux jours plus tôt. Les jeunes hommes prennent deux gardiens en otage et tirent sur l'un d'eux. Medhi Remadnia
sera condamné en 2006 à quinze ans de prison pour ces faits.
Plusieurs membres de sa famille sont suspectés d'être à la tête de l'un des clans qui tentent, par la violence, de contrôler les trafics de drogue marseillais. Ce clan est engagé, selon les enquêteurs spécialisés, dans une lutte sanglante avec un groupe rival, constitué de membres des familles Berrebouh et Tir. Leur rivalité est née autour du contrôle du trafic de drogue dans la cité Font-Vert, où plusieurs d'entre eux ont passé leur enfance.
Un autre membre de la famille Remadnia, Zakary, 23 ans, avait été abattu en juillet 2014 dans un règlement de comptes, alors qu'il se trouvait au guidon de son scooter. La justice le suspectait alors de diriger l'un des plans de vente de stupéfiants de la cité Font-Vert et d'être lui même auteur de plusieurs règlements de comptes.
Ilyas, Zakarie et Medhi étaient tous trois des neveux d'une adjointe au maire (LR) de Marseille, Nora Preziosi. Après la mort de Zakary, elle avait lancé un cri d'alarme contre la violence, pleurant "tous ces enfants qui meurent mais (...) aussi ceux qui tuent", Mercredi, elle s'est dite "effondrée" par ce nouvel homicide qu'elle n'a pas souhaité commenter.
Dans les Bouches-du-Rhône, l'année dernière était particulièrement violente: 34 personnes sont décédées par balles dont 29 liées aux règlements de comptes sur fond de trafic de stupéfiants.