RECIT. Guerre en Ukraine : le convoi de l'espoir en Pologne vers la frontière ukrainienne (épisode 2/5)

Partis d'Allauch (Bouches-du-Rhône), trois minibus et un camion roulent depuis 30h vers la frontière ukrainienne. C'est le convoi de l'espoir, une initiative humanitaire qui va livrer des médicaments et prendre en charge des réfugiés en Pologne. Au volant, tous sont bénévoles.

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Cette histoire de famille et de cœur, nous la partageons avec l'aide de trois de nos journalistes qui tous les jours racontent cette odyssée routière.  

Brice, habitant d’Allauch est marié depuis deux ans et demi à Krystyna, d’origine ukrainienne. Avec son fils Mathias et des bénévoles, ils partent chercher des réfugiés. Ils livreront aussi des médicaments pour les hôpitaux ukrainiens.  

Nous les retrouvons jeudi soir en Allemagne. Pour un temps de répit dans un restaurant-hôtel, un plat de spaghettis avalé avant de repartir. C’est ici, à Nuremberg que le convoi se sépare.  

D’un côté, Brice et son équipe de transport médical s’arrête dormir. De l’autre, Stéphane, accompagné d'autres bénévoles dont Ana, une amie ukrainienne depuis 13 ans, "tracent directement car les réfugiés ne peuvent attendre".  

Notre équipe de trois journalistes se retrouve à nouveau séparée dans les trois minibus. Laura Cadeau, notre journaliste web se retrouve avec Yves Faverjon, premier adjoint à la mairie de saint Rémy-de-Provence. Il y a deux jours encore, il n’avait aucune idée de ce qui l’attendait.  

"Mardi matin, Stéphane est venu frapper à ma porte. Il avait déjà effectué un premier convoi la semaine passée et nous demandait une participation pour le deuxième. C’est un drame majeur à nos portes, alors on a tout de suite pris en charge la location d’un camion (environ 1.500 euros, ndlr) et j’ai décidé de m’investir personnellement", poursuit-il.  

Rien n’est cadré, tout est improvisé. "Il faut être un peu fada pour partir à l’aventure quatre jours sans préparation ! Mais c’est cette part d’incertitude qui m’a motivé aussi."  

Il est minuit passé. Nous contournons la République Tchèque car l’autoroute y est payante. Déjà 1.200 kilomètres de parcourus, restent encore 900 kilomètres pour atteindre Medyka, en Pologne.  

Au volant : Andrii, un père de famille ukrainien, âgé de 36 ans. "Je ne suis pas fatigué, moi toujours ça va, je vais conduire jusqu’à demain matin", dit-il, d’une voix ferme.

Andrii travaille dans une épicerie à La Seyne-sur-Mer depuis neuf ans.

"Je cherchais toutes les actions à faire pour aider mon peuple ukrainien quand je suis tombé sur le post Facebook de Vladimir, un ami de Marseille, qui cherchait des conducteurs".  

Andrii n’est pas à l’aise avec le français et la discussion avec lui se fait difficilement. Il finit par cracher : "Poutine, c’est un malade !"  

(Re)ire l'épisode 1 l'aventure humaine d'une famille partie aider des réfugiés

(Re)lire l'épisode 3 le convoi de l'espoir arrive au camp de réfugiés de Medyka 

La nuit est longue. On tente de dormir à tour de rôle en position assise, un duvet sur les genoux. Pour Andrii, une boisson énergisante avalée sur une aire d’autoroute et ça repart.

3h30, arrivée en Pologne. "Il fait moins trois degrés", souffle Yves.  

La fatigue commence à se faire vraiment sentir. Peu de sommeil récupérateur, pour tout le monde, mais on voit à quel point ce genre d’expédition resserre les liens. L'adrénaline fait le reste. Beaucoup de solidarité s’en dégage.  

Des convois se réunissent alors que ce n’était pas prévu. Hier soir, Ana a fait jouer son "réseau". Des amis qui s'assurent que les dons arrivent bien là où ils doivent être. Et organisent la logistique.

Le jour se lève sur un nouveau convoi de l'espoir. Plusieurs minibus en provenance de Grenoble nous ont rejoint grâce au réseau d'Ana. Des particuliers qui, eux aussi, ont décidé d'organiser par leurs propres moyens des convois humanitaires.

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