Les Amis de la Terre ont décidé lundi de contester l'arrêté autorisant l'exploitation de la bioraffinerie Total de La Mède, décriée pour son usage d'huile de palme importée. L'ONG va déposer un recours cette semaine devant le tribunal administratif de Marseille.
L'ONG Les Amis de la Terre espère mettre un frein au projet d'exploitation de la bioraffinerie Total de La Mède, dans les Bouches-du-Rhône. Un recours, en cours de finalisation, doit être déposé dans le courant de la semaine devant le tribunal administratif de Marseille.
En cause, le plan d'approvisionnement en matières premières de la raffinerie pour les deux prochaines années prévu dans l'arrêté préfectoral, pris le 16 mai,. "L'auto-limitation à 300.000 tonnes d'huile de palme brute annoncée par Total est absente de l'autorisation officielle", pointe notamment l'ONG.
A la demande de Nicolas Hulot, le groupe s'est engagé à limiter son approvisionnement en huile de palme brute à moins de 50% des volumes de matières premières traitées sur le site, soit au plus 300.000 tonnes par an. Selon l'arrêté, les 650.000 tonnes de matières utilisées annuellement à La Mède comprendront "au maximum 450.000 tonnes d'huiles végétales brutes de toutes natures". Le texte ajoute que "l'exploitant cherche à développer l'utilisation de ressources issues de déchets ou résidus, et à diminuer la part des huiles végétales brutes".
Les Amis de la Terre "estiment que l'autorisation délivrée par le gouvernement permet en réalité à Total d'en importer le double, et sans aucune garantie sérieuse pour en limiter l'impact environnemental", relevant qu'outre l'huile brute, peut aussi être utilisée de l'huile de palme raffinée (dite "PFAD").
Total a lancé en 2015 la conversion de sa raffinerie de pétrole brut, déficitaire, en bioraffinerie, préservant 450 emplois. Le site doit démarrer cet été ou "plutôt" en septembre, selon la direction, au grand dam des ONG pour qui l'huile de palme participe à la déforestation dans le monde et notamment en Malaisie et en Indonésie.