Le week-end dernier, alors qu'il intervenait pour un feu de poubelle, un fourgon du SDIS 13 a été caillassé par une dizaine d'individus. Une agression qui est loin d'être isolée et qui commence à peser lourd au sein de la caserne de Miramas où un rassemblement aura lieu ce jeudi.
Ce n'est pas la première agression, et c'est peut-être celle de trop. Dans la nuit du 10 au 11 mai, les sapeurs-pompiers du SDIS13 interviennent dans une résidence de la commune de Miramas pour un feu de poubelle. Arrivés sur les lieux, ils sont pris à parti par une dizaine d'individus. Le fourgon est caillassé et un pompier, qui était au volant du véhicule, est blessé."On voyait bien que c'était un guet-apens, c'était juste de la violence gratuite", déplore Pierre Davisseau, président du syndicat autonome des employés du SDIS 13. "Malheureusement, c'est très récurent, encore samedi matin, des pompiers se sont fait agresser verbalement lors d'une intervention à Luynes", enchérit-il.
"On a tout le temps la boule au ventre"
Ces actes non isolés démontrent bien le climat dans lequel les pompiers travaillent aujourd'hui. "On part tout le temps en intervention avec la boule au ventre, ce n'est pas normal", témoigne Pierre Davisseau.En 2013, lui-même est victime d'une violente agression alors qu'il intervient pour un feu de conteneur à Martigues. "On bloquait la circulation, un automobiliste ne pouvait pas attendre, il est donc sorti du véhicule et m'a mis un coup de boule et j'ai eu deux fractures au niveau du nez", raconte le sapeur-pompier. "On voit bien qu'il n'y a plus de respect pour la fonction et cela nous fait beaucoup de peine", ajoute-t-il.
Selon l'Observatoire national de la délinquance et de la réponse pénale (ONDRP), le nombre de pompiers agressés en 2017 est en augmentation de 23%. Sur l'ensemble des Bouches-du-Rhône, il y a eu 31 agressions signalées en 2016, 52 en 2017, une forte augmentation. Il faut toutefois mettre ce chiffre en perspective avec le nombre d'interventions (139.391).#Communiqué #FNSPF | Parution ce matin d'une note de l'@ONDRP faisant état d'une hausse de 23% des #agressions déclarées de sapeurs-#pompiers : "la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France appelle à une réponse ferme et rapide de l’État".
— Pompiers de France (@PompiersFR) 19 décembre 2018
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Quelles solutions ?
Depuis quelque temps, les pompiers sont formés aux méthodes de négociation et à l'auto-défense. Ils y apprennent différentes techniques pour faire face aux personnes virulentes. "C'est dur pour nous de faire de genre de formation, ce n'est pas du tout dans l'esprit de notre métier, on perd cet aspect de protection", confie le président du SAESDIS13.Pour le sapeur pompier, il faudrait plutôt augmenter les moyens pour assurer leur sécurité. "Dans certains départements, ils peuvent par exemple éteindre un feu sans sortir du camion, ici il faut vraiment qu'il y ait une quinzaine d'agressions avant que ce genre de mesure soit envisagée", indique-t-il.
Toujours selon Pierre Davisseau, il faudrait aussi une réponse pénale mieux adaptée. À ce sujet, une proposition de loi relative au renforcement de la sécurité des sapeurs-pompiers, portée par le sénateur PS du Nord Patrick Kanner, a été adoptée par le Sénat le 6 mars dernier. Elle prévoit de faciliter le dépôt de plainte des pompiers en leur permettant de garder leur anonymat.
Il est urgent de mieux protéger nos protecteurs ! Cette proposition de loi et la commission d’information créée par le @Senat vont dans ce sens. PK #pompiers https://t.co/zcBRuDllkX
— Patrick Kanner (@PatrickKanner) 6 mars 2019