Pendant cinq heures un prisonnier de la maison centrale d'Arles a retenu 5 puis 4 personnes sous la menace d'une arme blanche, du personnel médical et un surveillant. Il aura fallu l'intervention des Eris et du Raid, pour qu'il se rende après 5 heures de négociations.
"Notre priorité a été dès le début la sécurité des otages" affirment Pierre-Edouard Colliex, le préfet de Police des Bouches-du-Rhône, à l'issue de la prise d'otages, dans une conférence de presse devant les grilles de la maison centrale d'Arles, ce vendredi 3 janvier.
Pendant 5 h , un détenu condamné a 18 ans de réclusion pour viol, connu pour des faits de violence répétée au sein de la prison, a retenu 5 personnes : une psychiatre, trois infirmières et un surveillant. La médecin a été libérée deux heures avant. " Cette psychiatre, mère de famille, je l'ai rencontrée, elle va bien. Comme tous les otages. Personne n'est blessé. Mais cinq heures, c'est long. Tous ont été très courageux", a précisé le préfet.
France 3 Provence-Alpes fait le point sur le profil de l'individu et le contexte de cette prise d'otages qui finit bien, mais qui a nécessité l'intervention du RAID spécialisé dans la négociation avec les preneurs d'otages, les Eris ( forces spéciales d'intervention en prison) n'ayant pas réussi seules.
18 ans de peine à purger, à Arles depuis 2023
Le détenu n'est pas français, mais originaire du royaume du Guyana, entre la Guyane française et le Brésil. Âgé de 37 ans, il est en prison depuis 2015 et a connu plusieurs établissements. Il est à Arles depuis 2023. Au cours de sa prise d'otages, il a formulé la demande de changer de prison. "Mais aucune requête officielle n'a été formulée auprès de l'administration pénitentiaire à ce jour", ce n'est que du verbal, affirme Laurent Gumbau, procureur de la République de Tarascon. Dans un communiqué, le ministère de la Justice indique que "les mouvements au sein de l'établissement ont été bloqués et des cellules de crise, nationale et locales, déclenchées".
Il purge une longue peine de 18 ans pour viol sous menace d'une arme "A ce stade, n'a pas de profil psychiatrique, il ne présente pas de psychose, pas d'éléments psychotiques". En revanche, le détenu de nationalité guyanienne "faisait objet de suivi et accompagnement médical dans le cadre de différents troubles qui peuvent survenir au cours détention", indique le procureur.
Placé en garde à vue, l'individu sera déféré au parquet de Tarascon samedi, les suites pénales seront alors communiquées.
Une arme "fabriquée"
Parmi les questions auxquelles devra répondre l'enquête : comment cet individu reconnu instable et dangereux a pu se procurer une arme blanche au sein de l'établissement ? Selon les premiers éléments communiqués par le procureur, l'arme est "maison", fabriquée "artisanalement". Il ne s'agit pas d'un couteau, mais de "pics artisanaux" en fer qu'il a sorti dans l'unité de soins de la prison. Mais où l'a-t-il trouvée ? A-t-il pu la concevoir lui-même.
"Il faudra déterminer comment il a fabriqué et acquis son arme. Nous comptons sur le témoignage des victimes qui sont pour l'heure prises en charge à titre médical et sur la vidéosurveillance". L'enquête est confiée à la brigade du banditisme de la police judiciaire de Marseille.