Des militants écologistes de l'association ZEA ont déposé de la bauxite mercredi à côté de l'usine Alteo de Gardanne (Bouches-du-Rhône), affirmant l'avoir prélevée sur une des "décharges sauvages" du leader mondial des alumines de spécialité, près du Rove, vers Ensuès-la-Redonne.
Venus avec un camion-benne, les militants de ZEA ont déposé un tas de bauxite à l'arrière de l'entreprise, devant ce qui s'est en fait avéré être l'entrée d'un centre technique de la SNCF. Selon Olivier Dubuquoi, géographe et fondateur de cette ONG : " On a décidé de venir rendre à Alteo les 11 tonnes qu'ils nous accusent d'avoir volé il y a un mois. Nous avions récolté des "boues rouges" à Mangegarri et les avions déversées devant le ministère de l'écologie à Paris."
L'entreprise avait quant à elle assuré qu'il s'agissait en réalité de minerai de bauxite, et non de résidus, et avait porté plainte.Avant de déverser la bauxite, Olivier Dubuquoy a joint par téléphone Alteo pour les informer de la livraison. Devant le refus de l'entreprise d'accepter cette livraison, elle s'est effectuée à l'arrière de l'usine.
Juste à côté des rails où entrent les wagons chargés de bauxite, un peu trop près de la SNCF, ce qui a forcé les militants a libérer la voie d'accès à la pelle.
"On savait que l'industriel n'était pas capable de gérer ses dechets et qu'il en a disséminé partout sur le territoire, mais on vient de découvrir qu'il avait disséminé sa matière première, en l'occurence de la bauxite. Cette bauxite est déchargée parfois par les transporteurs sur ces décharges sauvages," a indiqué Olivier Dubuquoi.
"On peut affirmer que cette bauxite appartient à Alteo tout simplement par nos sources, parce que d'anciens salariés d'Alteo nous ont rejoint et nous informés notamment de cette décharge sauvage et de tous les autres lieux," a détaillé Olivier Dubuquoy.
Alteo nous a indiqué ne pas être au courant de ces décharges sauvages. Pour l'entreprise les espaces de stockage de bauxite sont à Fos-sur-Mer, là où elle est déchargée des bateaux, sur le site de l'usine de Gardanne, "un petit stockage de sécurité si un des deux trains quotidiens n'arrivait pas", et sur le site de Mange-Garri.
"Il est très improbable qu'un camion ne livre pas sa cargaison", a plaidé M. Duchenne, soulignant que la majeure partie des livraisons se font par train entre Fos et Gardanne.