Indignée, une mère de famille a partagé la vidéo de son fils en larmes sur Facebook. Une animatrice d'un centre aéré d'Aubagne l'aurait traité de "moche". La vidéo a été tant partagée que même Moundir, de Koh-Lanta s'est emparé de l'affaire. La mairie assure qu'une enquête interne est ouverte.
La vidéo de son fils de neuf ans en pleurs a été partagée au moins 50.000 fois sur les réseaux sociaux quand Mathilde* décide de la supprimer.
Mercredi vers 13 heures, lorsqu'elle va le chercher au centre aéré de La Tourtelle à Aubagne, il est visiblement ému : une animatrice lui aurait dit qu'il était moche, il aurait tenté de se défendre, de répondre que sa mère le trouvait beau, "ta maman elle ment", aurait-elle répondu.
"Dans un premier temps, quand j'ai vu la détresse de mon fils, j'ai filmé pour montrer la vidéo à son père, relate Mathilde. En arrivant chez moi, j'ai contacté la mairie immédiatement. On m'a dit d'écrire un mail. Je me suis sentie bouillir, mon fils ne voulait plus retourner au centre aéré. Le soir, n'ayant toujours pas de réponse, on a pris la décision de partager la vidéo sur les réseaux sociaux. J'ai demandé son avis à mon fils, il était d'accord."
A ce moment-là, elle espère accélérer le processus, qu'une personne travaillant la mairie verra sa publication et la contactera.
"J'attends des réponses"
"J'attends des réponse et un rendez-vous avec la mairie. J'espère qu'ils me répondront rapidement sinon j'irai déposer une plainte" écrit-elle à 18 heures mercredi sur Facebook. Quand elle va se coucher, la vidéo a déjà été partagée 10.000 fois. "Je ne voulais pas effacer tant que je n'avais pas reçu de rendez-vous."
Le lendemain, l'affaire prend une nouvelle ampleur : Moundir, participant de l'émission Koh-Lanta et animateur télé, partage l'histoire sur ses réseaux sociaux et appelle l'école où se trouve le centre aéré pour accélérer la prise en compte de la demande de Mathilde.
Dix minutes plus tard, elle reçoit un appel du Pôle enfance de la ville : "On m'a dit que si je n'avais pas publié cette vidéo, on m'aurait quand même appelée pour prendre rendez-vous. Peut-être que c'est vrai, je ne sais pas."
Cinq animatrices mises à pied à titre conservatoire
Le service de la mairie informe alors Mathilde que les cinq animatrices du centre aéré ont été mises à pied le temps qu'une enquête interne soit menée et qu'une fois la coupable retrouvée, elle serait licenciée pour faute grave, qu'elle ne pourrait a priori plus travailler avec des enfants.
Mathilde s'estime satisfaite de la réponse qui lui est donnée. Elle ne souhaite plus porter plainte. "Sauf s'ils me disent qu'ils sont dans une impasse, qu'ils n'ont pas retrouvé l'animatrice. Parce qu'apparemment, seule la police peut mener une confrontation entre les animatrices et mon fils."
Le maire d'Aubagne (LR) d'Aubagne, Gérard Gazay l'assure, ses services auraient de toute façon rappelé "A l'école et dans les centres de loisirs, quand des parents reviennent vers nous, on enquête systématiquement. Je ne peux pas laisser dire que le fait d'être sur les réseaux sociaux fait accélérer le processus."
"Pour l'instant, on n'est pas conforté dans l'idée ce qui s'est passé, explique-t-il. C'est compliqué la parole d'un enfant, même si on la prend très au sérieux."
"Je ne cherche pas à faire le buzz"
"Je ne regrette pas d'avoir partagé cette vidéo, explique aujourd'hui Mathilde. Je suis convaincue que ça a fait avancer les choses. Je regrette seulement que ça ait pris tant d'ampleur, dans toute la France. Je ne cherchais pas à faire le buzz, contrairement à ce que certains m'ont reproché."
Aujourd'hui, son enfant va mieux : "Il a retrouvé le sourire, raconte Mathilde. On lui a montré les messages de soutien, il était ému, il disait "Il y a des gens que je ne connais pas qui me disent que je suis beau !""
*le prénom a été modifié