Aubagne : une association d'insertion de jeunes par le logement menacée par la suppression de subventions

Le Comité Local pour le Logement Autonome des Jeunes (CLLAJ) du Pays d'Aubagne et de l'Etoile voit son avenir menacé par la perte d'une part importante de ses subventions. Son président veut se battre pour sauver l'association qui fête ses 30 ans.

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En 30 ans, ce sont plus de 3000 jeunes qui ont été accompagnés par l'association, plus de 400 ont été temporairement logés. Tout cela pourrait s'arrêter. L'un des principaux financeurs, le conseil de territoire du Pays d'Aubagne qui compte 12 communes a décidé de ne plus verser de subvention. Et dès cette année.

"Comment on peut tuer une association qui a fait ses preuves auprès des jeunes ?", s'interroge, amer, Giovanni Schipani, qui préside le Comité Local pour le Logement Autonome des Jeunes (CLLAJ) du Pays d'Aubagne et de l'Etoile depuis 2015.

"Sur l'année 2021, on a accompagné presque 250 jeunes, note-t-il. Ce sont des jeunes qui sont dans la précarité". A l'image de cette jeune fille qui vivait dans une caravane délabrée jusqu'à ce que le CLLAJ lui donne un toit.

Ces dernières années, le conseil du Territoire avait déjà diminué son soutien, Giovanni Schipani ne comprend pas cette décision radicale. 

Des logements pour apprendre à être autonomes

Le CLLAJ accompagne des jeunes de 18-25 ans en mode d'insertion ou en formation. Elle leur permet aussi d'apprendre à devenir autonomes grâce à 15 logements, allant du studio au T3 en colocation, loués pour des périodes de 6, 12 ou 18 mois.

"C'est vraiment un tremplin pour des jeunes en démarche d'autonomie, souligne Giovanni Schipani, on leur met à disposition des logements sociaux temporairement, le loyer à une vocation éducative, un logement pour lequel nous payons 450 euros, eux ils paient entre 120 et 150 euros maximum"

"Si le jeune quitte le logement c'est qu'il a trouvé une stabilité professionnelle qui lui permet de prendre un logement, explique Giovanni Schipani. On arrive à placer 24 jeunes chaque année, ils sont tous accompagnés par la mission locale du Pays d'Aubagne et de l'Etoile".

Cette association a un rôle essentiel, il n'y a pas de structure publique qui accompagne ce public-là.

Giovanni Schipani

L'association, qui fonctionne avec un budget annuel d'un peu plus de 100.000 euros, vit des subventions, 37.000 euros qu'elle avait jusque-là du conseil de territoire, 5000 euros du département, 15.000 euros de la région (15.000 €), 48.000 euros de l'Etat par l'Allocation Logement Temporaire (ALT).

"Si le conseil de territoire qui le principal contributeur historique ne finance pas, derrière les autres institutions risquent de se poser des questions", s'inquiète Giovanni Schipani."Cette association a un rôle essentiel, plaise-t-il, il n'y a pas de structure publique qui accompagne ce public-là".

Le conseil de territoire veut une autre politique

Le président du conseil de territoire Serge Perottino n'est pas de cet avis et souligne d'entrée que 11 des 12 maires du conseil ont voté la fin de la subvention au CLLAJ. 

Ça ne sert à rien de faire double emploi, à l'heure où on fait des économies de subventions et d'aides publiques.

Serge Perottino, président du conseil de territoire

Selon lui, l'action de l'association ne profite pas suffisamment à l'ensemble des habitants des communes du territoire. "Avec l'argent qu'on ne donnera pas cette année au CLLAJ, on va aider 400 jeunes de moins de 25 ans sur le territoire pour leur premier logement, explique Serge Perottino, on va faire une autre politique qui va couvrir beaucoup plus le périmètre et le besoin des jeunes".

"Et pour les jeunes en difficulté, ajoute-t-il, puisque c'était le rôle essentiel du CLLAJ, on a une structure logement et les CCAS dans toutes les communes concernées qui prennent le relais, ça ne sert à rien de faire double emploi, à l'heure où on fait des économies de subventions et d'aides publiques".

Giovanni Schipani ne baisse pas pour autant les bras. Le président du CLLAJ a fait une vidéo qu'il a postée sur les réseaux sociaux. Il en appelle à l'arbitrage de Martine Vassal, la présidente de la métropole.

Pour l'heure pas de réponse. Le président du CCLAJ envisage aussi de lancer une pétition pour tenter de mobiliser un maximum de soutiens pour la survie de son association.  

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