Après un premier exploit devenu viral, Tanguy Penin lance un nouveau défi aux meilleurs pétanqueurs français : 15 boules à la sautée. L'argent récolté ira à l'association L'Enfant Bleu qui lutte contre la maltraitance des enfants alors que les signalements ont fortement augmenté avec le confinement.
La vidéo de ce jeune bouliste aveyronnais a fait le tour de la planète bouliste. Ses 9 boules à la sautée ont totalisé près de 5 millions de vue en un mois et demi.
Cela en fait la vidéo de pétanque la plus vue au monde, selon les spécialistes de la discipline.
Comme beaucoup de jeunes sportifs multipliant les challenges sur les réseaux sociaux, Tanguy Penin a mis ses amis au défi pour passer le temps pendant le confinement. Et il a eu l'idée de les "challenger" sur des tirs de précision, les boules sautées.
Les boules sont en ligne, espacées de 7 à 10 cm, masquées les unes par les autres. Et il faut les dégommer une à une, en commençant par la plus éloignée.
Des heures d'entraînement
"C'était pour s'amuser, explique-t-il, tous les jours j'ai augmenté le nombre, 3, 6, 9 et 12. Je ne pensais pas avoir fait un exploit, mais mon père l'a posté sur sa page Facebook, et le lendemain il m'a réveillé, ça avait fait 250.000 vues."C'est comme ça qu'un site spécialisé a repéré le phénomène et l'a relayé à son tour. Et là, la vidéo est devenue virale.
"75.000 vues le premier jour, 330.000 le 2e, 1 million le 3e, 3,2 millions le jour suivant," se souvient Tanguy. Il faut dire que peu de pétanqueurs sont capables de faire autant de carreaux d'affilée.
"Avec le confinement, je m'entraînais 3 à 4 heures par jour. Les boules sautées, c'est vraiment très dur à faire, même les champions du monde n'y arrivent pas du premier coup" précise Tanguy, 20 ans, qui a commencé la pétanque il y a sept ans, et joue sérieusement depuis trois ans.
15 tirs droits au coeur
Mais ce n'est pas l'esprit de compétition qui l'a motivé et quand Vincent Lepeltier lui a proposé de lancer un autre défi pour aider les enfants maltraités, il a tout de suite accepté. "C'est une belle cause à défendre," souligne simplement Tanguy Penin, c'est pour aider".Vincent Lepeltier dirige une agence événementielle autour de la pétanque à Aubagne. Depuis trois ans, Les PétanCoeurs sont engagés auprès l'association L'Enfant Bleu. Pour ce nouveau défi caritatif, Tanguy a mis la barre très haut. Il a réussi 15 boules à la sautée. "C'est un vrai exploit sportif, note Vincent Lepeltier qui a mis les meilleurs tireurs au défi de battre ce record.
"Ils me disent qu'ils ne savent pas s'ils vont y arriver", avoue-t-il.
Pour l'heure, 15 champions, hommes et femmes, ont accepté de jouer le jeu, dont Philippe Suchaut, Bruno Leboursicaud, Damien Hureau, Romain Fournier, ou encore le Marseillais Mickaël Bonetto, Aurélie Bories, Alison Rodriguez, Emma Picard, Caroline Bourriaud, Angélique Colombet, Anne Maillard, Sylvie Fournier.
"Chaque champion va faire son défi et le filmer, explique Vincent Lepeltier qui a établi les règles à respecter, il le met ensuite sur sa page Facebook avec le lien de la cagnotte."
"Les champions vont faire ça pendant 15 jours, trois semaines et chaque semaine, on verra celui qui aura fait le plus de boules à la sautée, ça ira peut-être jusqu'à 16, 18 ou 20, on ne sait pas" ajoute-t-il.
Plus de 800 appels par jour au 119
L'objectif est d'atteindre un maximum de partages pour multiplier les chances de gains pour l'association mobilisée auprès des enfants en danger, victimes collatérales du Covid depuis le début du confinement. La directrice générale de l'Enfant Bleu souligne que les appels ont augmenté de 80 % au numéro dédié, le 119."Ce sont des appels en plus, pas forcément des appels de victimes mais ce sont des gens qui prennent contact parce qu'ils sont inquiets", indique Laura Morin. On est d'habitude à 500-600 appels /jour, là on est à plus de 800 et avec le déconfinement, ça n'a pas baissé."
L'association qui suit 1.000 victimes par an n'a pas encore fait le bilan de la période du confinement mais elle s'attend à une forte augmentation.
"Petit à petit, les enfants vont pouvoir sortir du confinement, ils vont pouvoir parler, peut-être pas tout de suite, peut-être qu'ils vont mettre plusieurs semaines à pouvoir exprimer les choses ou à ce que quelqu'un puisse repérer qu'il y a eu un problème, explique Laura Morin.
"La maltraitance ça peut être aussi un changement de comportement, un mauvais sommeil, un tas de choses qui vont se révéler petit à petit," ajoute la directrice de l'Enfant Bleu.
Pour l'association qui mobilise en cette période des professionnels et des écoutants en plus, pour épauler entre autres des personnels de l'Education nationale avec le retour à l'école, le nouveau défi de Tanguy arrive à point nommé.Le collectif @NousToutesOrg @UNICEF_france et d'autres assos lancent un « cri d’alerte » pour aider les #enfants et adolescents victimes de #violences intrafamiliales, intensifiées par le #confinement.
— carenews.com (@CarenewsCom) April 29, 2020
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L'argent récolté pourrait permettre de financer des séances de thérapie et d'accompagnement aux victimes, dont beaucoup se terrent encore dans le silence.