Un pipeline, déja existant à Berre l'étang, mais installé sous l'eau doit être réparé par l'entreprise Géosel. Elle prévoit de changer la trajectoire de ce tuyau pour le faire passer sur des terres cultivables. Une décision à laquelle s'opposent les agriculteurs de la commune.
"Nous voulons alerter le gouvernement sur la biodiversité: il faut la sauver et éviter ce projet dangereux !", s'alarment les riverains. Ils sont opposés au projet de réparation du pipeline car si l'opération a lieu, le tuyau devrait changer de trajectoire pour passer de l'eau à la terre. Or, il traverserait des zones agricoles bio de Berre l'étang.
Les agriculteurs, le conseil municipal et les résidents de la commune redoutent la pollution des eaux accidentelles de l'Arc, des terres agricoles et la dangerosité du produit, explosif et "cancérigène à 100%" .
Les terres agricoles pourraient de fait perdre leur appelation bio et seraient dévalorisées. En plus, le pipeline serait situé dans une zone très fréquentée avec plusieurs chemins, des routes départementales et une voie ferrée. Selon les habitants, ce projet pourrait mener à la catastrophe."Je crains l'effet domino: une fuite suivie d'une explosion qui ferait péter toutes les autres canalisations", explique un des habitants opposé au projet.
Du côté de l'entreprise Geosel, spécialiste de stockage souterrain et en charge de la rénovation du pipeline, on se veut rassurant mais seulement sur le plan économique:
Une demande d'autorisation est en cours auprès du préfet qui prendra la décision l'année prochaine, suite à une enquête publique. Le conseil municipal de Berre s'oppose fermement à ce chantier, tout en ayant conscience que sa marge de manoeuvre est bien faible face a ce projet d'Etat. Car ce dernier est actionnaire majoritaire du pipeline. Une "position contradictoire" pour les opposants qui ne comprennent pas comment l'Etat peut parler d'écologie et de biodiversité, tout en soutenant le pipeline."Les impacts résiduels sur les milieux agricoles seront compensés: les propriétaires seront indemnisés sur les pertes de récolte et cela sera contrôlé par la chambre d'agriculture", affirme le responsable Nicolas Sarda.
Un reportage de Valérie Smadja, Emmanuel Zini, Laetitia Patris De Breuil et Véronique Blanc