Bouches-du-Rhône : agressions de chauffeurs et contrôleurs de bus, contrôles renforcés

La mort du chauffeur de bus de Bayonne, agressé et battu par des individus qui ne voulaient pas porter de masque, a mis en émoi la population française.
Cette affaire relance le problème de la sécurité de nos professionnels de transport collectif.
 

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Chaque jour, des chauffeurs et contrôleurs des réseaux de bus, métro et autocars se trouvent confrontés à des actes d’incivisme et de violence.

En l’espace de trois jours seulement dans le département des Bouches-du-Rhône, un chauffeur de bus a été tabassé à Martigues au dépôt des autocars et un contrôleur marseillais a reçu un coup de poing durant son travail sur une ligne du 1er arrondissement.

Agression physique, et droit de retrait


A Martigues, le chauffeur des Transports Robert, battu lundi soir à sa fin de service dans l’enceinte du dépôt bus par cinq individus, a eu de la chance dans son malheur.
Il a été secouru par un autre collègue qui se trouvait aussi sur place. L’intervention de ce dernier a fait fuir ses agresseurs.

Par solidarité, les autres employés de la société de transports ont exercé leur droit de retrait aujourd’hui. La ligne 33-34 qui relie Martigues et Marseille a donc été interrompue durant ce mercredi 15 juillet.

« L’agression a été violente », raconte Magali Abed, déléguée CFDT. « Notre collègue a eu deux côtes cassées, un « trou » à la tête, des ecchymoses sur tout le corps. Et les médecins ont dû lui recoudre une plaie à la bouche, et lui faire six points ».

La piste possible d'un refus de port de masque


Une enquête est en cours, et les films des caméras de surveillance sont actuellement étudiés par la police.
Rien ne le prouve encore, mais cette affaire pourrait être liée à un nouveau refus de port de masque dans un transport en commun.

« Cela fait partie des pistes envisagées par les enquêteurs, effectivement », précise Séverine Pellerin, directrice opérationnelle des Transports Robert, qui juge cette agression « inadmissible » et assure que l’entreprise « apportera à la victime tout le soutien médical nécessaire à son rétablissement ».

Selon le syndicat CFDT, « le conducteur aurait refusé l’accès de son car à une femme qui ne voulait pas porter de masque », quelques heures avant l’agression en soirée.

On leur rappelle ou on leur explique que c’est pour leur bien, et ça rentre dans l’ordre.

Magali Abed, déléguée CFDT Transports Robert


Pendant qu’il l’assenait de coups, l’un des agresseurs lui aurait dit « tiens, ça c’est pour ma sœur que tu as refusé »… ou pas accepté, il ne sait plus", poursuit Magali Abed. "Ils étaient en train de le frapper à l’oreille en même temps ».

Aux Transports Robert, filiale de Keolis, on ne signale pas d’augmentation particulière des agressions ces derniers mois, qui pourraient être liées aux difficultés de faire respecter les gestes barrières dans les lieux collectifs.

« Globalement, il y a peu de résistance au port du masque », souligne Séverine Pellerin. « Mais il y a un relâchement, comme on le constate sur l’ensemble du territoire ».

« Les clients sont plutôt respectueux », confirme Magali Abed. « Lorsqu’ils  ne portent pas le masque, c’est souvent un oubli. On leur rappelle ou on leur explique que c’est pour leur bien, et ça rentre dans l’ordre ».

Savoir gérer son stress


Savoir gérer une situation tendue ou de crise, fait depuis longtemps partie des compétences nécessaires au métier de contrôleur ou de conducteur de transport en commun.

Aux Transports Robert comme ailleurs, les chauffeurs suivent des formations de gestion du stress et des conflits.

C'est le cas au sein de la Régie des Transports de Marseille (RTM).

Une formation sur le comportement


Tout récemment, ce mardi 15 juillet vers 22h30, un contrôleur a été agressé à Marseille par une femme de 39 ans, qui lui a craché dessus et assené un coup de poing au visage.
L'employé de la RTM est en arrêt de travail, et la femme a été interpellée.

"70%  de nos affaires d'agressions sont élucidées", explique Pierre Durand, le directeur général adjoint en charge de l'exploitation à la RTM. "C'est beaucoup plus que celles de la rue (35% environ)."

La raison ?
"Un plan d'actions qui n'a cessé de s'enrichir au fil des ans, et qui vise à protéger nos agents".

lls apprennent notamment à répondre, parler, pouvoir faire baisser le ton des clients qui élèvent la voix.

Pierre Durand, directeur général adjoint, délégué à l'exploitation, RTM


Des formations spécifiques aident conducteurs et contrôleurs à se positionner en cas d'agression verbale ou physique.

"Ce sont des métiers de contact avec le public. Ils suivent une formation lourde d'au moins 10-12 jours", poursuit Pierre Durand.
Ils apprennent notamment à répondre, parler, pouvoir faire baisser le ton des clients qui élèvent la voix. C'est toute une formation sur le comportement. Et un apprentissage face aux situations tendues. Il est important que nos agents comprennent que tout ce que nous avons installé : les vidéos, radios, et matériaux de protection sont là aussi pour les protéger".

La crise sanitaire a-t-elle entraîné plus d'agressions qu'avant ? A cela, le directeur général adjoint ne fournit aucune statistique.

On constate que ce qui peut poser problème c'est la durée du contrôle, l'interrogatoire, la présentation des papiers.

Pierre Durand, directeur général adjoint à l'exploitation, RTM


Mais il précise que la RTM "cherche à renforcer le dispositif de protection de ses agents.
On va tester des caméras piétons, de nouveaux appareils. Comme pour les policiers, nos contrôleurs avertiront qu'ils filment durant l'opération de contrôle".


La RTM réfléchit à simplifier au maximum les opérations de contrôle. Pour alléger la relation avec les personnes sollicitées. Elle compte disposer d'automates pour faciliter le travail de ses agents, et réduire les risques.

"Très souvent lors des contrôles, on constate que ce qui peut poser problème c'est la durée du contrôle, l'interrogatoire, la présentation des papiers. Cela augmente la dangerosité du métier.
Alors que si nos agents disposent d'appareils le plus automatisés possible, ça ira plus vite. En moins d'une seconde, ils pourront enregistrer toutes les données nécessaires".

Plus de contrôles de police

La plupart des entreprises de transport en commun, travaillent de pair avec les services de police.

Aux Transports Robert, il a été convenu "un renforcement des contrôles dans les jours à venir",  en concertation avec les services de la métropole et ceux de la police.

A la RTM, les services de sécurité continuent à réfléchir sur des dispositifs permettant une intervention toujours plus rapide de la police en cas de client récalcitrant.

La Covid-19 continue toujours de circuler, et les cas positifs se multiplient dans la région marseillaise.
Le port du masque est désormais une contrainte dans tous les lieux publics.
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