Une place au nom de Samuel Paty, professeur assassiné en 2020 par un terroriste islamiste, a été inaugurée à Gardanne samedi 9 décembre. Un olivier, symbole de paix, a également été planté.
Un lieu hautement symbolique. La place Samuel Paty a été inaugurée samedi 9 décembre à Gardanne, à l'occasion de la Journée de la laïcité, entre le collège Gabriel Péri et le groupe scolaire élémentaire communal. "C'est un symbole fort de la République, de la laïcité, le lieu n'a pas été choisi au hasard. C'était important de rendre hommage à Samuel Paty en inaugurant cette place", a déclaré Hervé Granier, maire de Gardanne, interviewé par Mariella Coste et Xavier Schuffenecker.
Il y a trois ans, le 16 octobre 2020, c'est devant son collège que ce professeur d'histoire-géographie a été assassiné et décapité par un terroriste islamiste, à Conflans-Sainte-Honorine, dans les Yvelines.
Les élèves rendent hommage en poèmes et en chanson à Samuel Paty
Sur place lors de l'inauguration, des élus des collectivités locales, des sénateurs ou encore le sous-préfet d'Aix-en-Provence, Bruno Cassette. Mais aussi de nombreux écoliers et collégiens. Ils ont chanté, récité des poèmes et pris la parole pour rendre hommage à Samuel Paty.
"Émotionnellement, au-delà des discours des différentes autorités, je crois que ce qui a beaucoup ému la population, ce sont les discours et les chants des enfants. C'était un moment très fort qui m'a beaucoup touché également", relate Hervé Granier.
Les enfants ont notamment entonné a cappella le 7ᵉ couplet de l'hymne national, La Marseillaise. Aussi, des petits papiers, sur lesquels les écoliers ont écrit leur définition de la laïcité, ont été accrochés à l'olivier.
Pour pouvoir inaugurer cette place, la municipalité de Gardanne a contacté la famille du professeur tué. Aucune réticence n'a été émise de leur part. "On est passé par leurs avocats, explique le maire. Spontanément, quand on leur a expliqué quel était l'intérêt, et le lieu choisi, le fait de ne pas dire que c'était un parking, mais une place, l'accord a été donné très rapidement".
Six collégiens condamnés
Vendredi 8 décembre, le tribunal de Paris a condamné six collégiens jugés pour leur implication dans l'assassinat de Samuel Paty à des peines de 14 mois de prison avec sursis à six mois de prison ferme. La peine de prison ferme concerne l'adolescent qui avait désigné le professeur à son bourreau.
Une adolescente, âgée de 13 ans au moment des faits, a été condamnée à 18 mois de sursis probatoire pour dénonciation calomnieuse. Elle avait, à tort, soutenu que Samuel Paty avait demandé aux élèves musulmans de la classe de se signaler et de sortir de la classe avant de montrer les caricatures de Mahomet.
La condamnation de la jeune fille nous apparaît "insuffisante" et "pas à la hauteur des faits", a réagi Virginie Leroy, avocate de famille de l'enseignant poignardé.
"La famille de Samuel Paty attendait un signal fort" et "une réponse à la hauteur des faits. Aujourd'hui, ce n'est pas le cas", a-t-elle affirmé.
Avec AFP.