Canicule : attention aux risques de noyade par hydrocution

Les fortes chaleurs soudaines couplées à la lente montée en température de l'eau multiplient les risques d'accidents de noyade par hydrocution.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Ces derniers jours les noyades se sont multipliées sur les littorals français. Le week-end dernier, un jeune homme est mort à Cassis et trois autres baigneurs ont dût être secourus et transportés à l'hôpital.

Dans le sud-est, la canicule peut donner envie de se jeter à l'eau pour chercher un peu de fraîcheur. Mais attention, quand l'écart de températures entre l'air et l'eau est important, il y a un risque d'hydrocution.

Les Bouches-du-Rhône sont  placés en vigilance jaune canicule. Dans les autres départements de la région Paca, les températures ne cessent de grimper dans les Alpes-de-Haute-Provence par exemple, avec des maximales atteignant 39° dans la Vallée de la Durance ce lundi. Le département du Var a lui connu un pic de chaleur. Des températures  enregistrées entre 38 et 40° dans les terres et jusqu’à 35° sur le littoral.

Risques sous-estimés par les baigneurs

Entre fin mai et début juin, le thermomètre est monté en flèche mais la température de l’eau n’a pas eu le temps de se mettre à niveau. Les baigneurs affluent en masse sur les plages pour tenter de se rafaîchir.

Rester longtemps sous le soleil engendre une vasodilatation des vaisseaux sanguins. Il ne faut surtout pas se précipiter dans l’eau.

Lieutenant de Peretti, Sdis 13

Le lieutenant Jean-François de Peretti, conseiller technique des secours nautiques du SDIS 13, appellent les baigneurs à la prudence. "Rester longtemps sous le soleil engendre un vasodilatation des vaisseaux sanguins. Il ne faut surtout pas se précipiter dans l’eau. Il faut y aller doucement en se mouillant au fur et à mesure. C’est l’accident assuré. Un choc thermo-différentiel plus connu sous le nomd’hydrocution peut entraîner la mort" rappelle-t-il.

Les dangers de la Méditerranée

En France, 230 débuts de noyades et 8 décès ont été enregistrées, rien que pour le mois de juin. 

Le week-end dernier a été marqué par une série noire. Outre le décès dans à Cassis,  un octogénaire et un adolescent de 17 ans sont morts noyés dans les Pyrénées-Orientales sameid. Dans l’Hérault, à Frontignan qu’un homme de 50 ans s’est noyé sur la plage du port.

Le Lieutenant de Peretti du Sdis 13 rappelle que la Méditerranée n'est pas sans danger : "la mer Méditerranée piège les baigneurs par son image erronée de mer douce et calme. Quand une vague vous emporte ne luttez pas contre elle. Vous vous épuiserez. Restez surtout calme. Restez allongés sur le dos et laissez-vous. Les courants finiront par vous ramener".

Quand une vague vous emporte ne luttez pas contre elle. Vous vous épuiserez. Restez surtout calme. Restez allongés sur le dos et laissez-vous. Les courants finiront par vous ramener.

Lieutenant de Peretti Sdis 13

8 accidents à Marseille depuis le 3 juin

Le dernier rapport de Santé Publique France montre que 23% des accidents de noyade concernent des enfants âgés de moins de 6 ans.

Dans la cité phocéenne, le bataillon des marins-pompiers de Marseille souligne que cette statistique est plus élevée. Depuis le 3 juin, sur les 8 débuts de noyade répertoriés, la moitié d’entre eux sont des enfants de moins de 10 ans.

Les parents doivent doubler de vigilance. Ils ne doivent en aucun cas perdre de vue leurs enfants. Une seconde d’inattention peut coûter une vie.

Capitaine de Vaisseau David

Le phénomène inquiète et pousse les marins-pompiers à renouveler les messages de vigilance notamment auprès des parents.

"En cette période de fortes chaleurs, les pages sont bondées, les parents doivent doubler de vigilance. Ils ne doivent en aucun cas perdre de vue leurs enfants. Une seconde d’inattention peut coûter une vie", indique David, capitaine de Vaisseau et chef des opérations du bataillon des marins-pompiers de Marseille.

Des pratiques à risques interdites

Le marin-pompier regrette que certains continuent de s’adonner aux sauts et aux plongeons à risques. Cette pratique, qui peut causer de nombreux traumatismes squelettiques, entraîner une tétraplégie ou donner la mort, est interdite depuis 2006.

Ce week end, un homme de 30 ans a sauté de 5 mètres dans l’Anse de la Fausse-Monnaie à Marseille. Il a été transporté à l’hôpital avec des blessures à la tête. Depuis la plage des Catalans, une jeune fille s’est blessée à la cheville après un saut mal maîtrisé.

Les marins-pompiers de Marseille recommandent fortement de privilégier les zones de baignade surveillées. A Marseille, il existe 10 postes de secours à Corbières, Catalans, Frioul, Prado Nord et Sud, Bonneveine, Pointe Rouge et Sormiou

Connaître la signalétique des dangers

Sur toute les plages de France, les zones de baignade sont délimitées par des drapeaux. Les drapeaux avec un bandeau rouge au-dessus et jaune en-dessous permettent de délimiter les zones de baignade au large.

Au niveau des postes de surveillance, les drapeaux de couleur rouge (baignade interdite), jaune (baignade autorisée avec danger limité ) et verte (baignade surveillée sans danger apparent) sont désormais de forme rectangulaire.

Le Sdis 13 mobilise chaque jour de l’été 85 femmes et hommes pour surveiller les plages situées hors Marseille.

Jean-François de Peretti rappelle enfin que face au changement de comportements et du climat, les moyens de secours tentent de s’adapter au plus vite mais la responsabilisation des baigneurs face aux risques de noyades, surtout en période de canicule doit se poursuivre sans relâche.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité