Le cheval tombé dimanche dans une cavité minière à Gardanne est mort, a-t-on appris mercredi auprès des secours, malgré plusieurs tentatives de sauvetage.
De l'avis même des sauveteurs, "il y avait peu d'espoir de le sortir vivant". Depuis dimanche après-midi, tout a été tenté pour sauver "Porto", le cheval de Gérard Gauthier.
Mardi, à la sortie d'une réunion entre la mairie de Gardanne, la préfecture, la Direction Régionale de l'Environnement (DREAL) et le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM), le propriétaire n'avait plus beaucoup d'espoir de récupérer son cheval vivant.
La nouvelle a été confirmée mercredi matin par son propriétaire. Son cheval Porto, coincé dans une cavité minière depuis trois jours est mort.
Retour sur l'origine de l'accident
Il était 12h15, ce dimanche, lorsque le cheval "Porto" est venu brouter l'herbe sur ce terrain, après une séance de travail avec son propriétaire."Je l'ai senti trébucher, il est parti sous moi et je me suis retrouvé à côté du trou, à genou, en train de le regarder partir. J'ai eu beaucoup de chance de ne pas être resté sur son dos", raconte, très ému, Gérard Gauthier, le propriétaire de Porto.
Il explique ensuite que les pompiers sont arrivés très vite et de 13h à 20h, tout a été tenté pour le sauver, en vain. "Des pompiers ont eu le courage de descendre dans le trou, mais ils ne l'ont pas trouvé", poursuit Gérard Gauthier.
Lundi matin, les pompiers n'ont pas été autorisés à poursuivre les recherches. Une équipe de spéléologue est descendue et là, "surprise, le cheval était là, il n'était pas blessé, on lui a donné de l'eau", Gérard Gauthier raconte que tout a été tenté à nouveau, avec une grue, une pelleteuse pour créer une pente, "le vétérinaire l'a endormi et on a essayé de le tirer, mais il était coincé. Lorsqu'on la détaché de la sangle, il est reparti dans l'eboulis, au fond, et il y est toujours".
"Il y a toujours un petit chouia d'espoir, il est remonté une fois, il va peut-être recommencer", se rassure le propriétaire.
Un gruyère sous les pieds
La réunion prévue ce mardi à la mairie avec la DREAL, le BRGM, le représentant du préfet et le propriétaire du terrain a permis d'identifier l'origine de cet effondrement. "Il existe plus de 850 descenderies référencées autour de Gardanne", indique Roger Meï, le maire de la commune."Historiquement, on sait que c'est sur ce site que les premiers charbons ont été trouvés, tout le monde connaissait l'existence de ces mines", indique Gérard Gauthier, également propriétaire du terrain. "Lorsque les houillères ont fermé, elles avaient obligation de remettre en état le terrain. Elles ont rebouché une quarantaine de descenderies de mine et pour moi, il n'y avait pas de problème de sécurité. Je découvre ça avec horreur", poursuit-il.
Sur le centre équestre, un périmètre de sécurité a été mis en place. Le reste du terrain n'est pas menacé d'effondrement. "Le BRGM nous a expliqué qu'il ne s'agissait pas d'un trou de mine à cet endroit, mais d'un effondrement d'un chantier d'extraction, ça n'a rien à voir", indique Gérard Gauthier.
Mercredi, le centre équestre accueillera le public, comme d'habitude. Les enfants pourront pratiquer l'équitation normalement.
Des risques d'effondrement dans le secteur
L'industrie minière a engendré de nombreuses galeries souterraines. "C'est un gruyère sous nos pieds", s'inquiète Gérard Gauthier, "il faut trouver des solutions pour que ça n'arrive plus et pas que chez moi" conclut-il.Des études ont été entreprises pour déterminer si des risques d'effondrement pourraient avoir lieu, dans le secteur, par le BRGM.
"Ce qui est arrivé au centre équestre peut arriver ailleurs, mais il y a peu de chance", indique Roger Meï, "les galeries étaient à 1000 mètres de profondeur, ça peut bouger, mais c'est tout".
"L'effondrement de la cavité à cet endroit est lié à un contexte particulier de pluie et du fait que nous sommes dans une vallée", indique Thierry Delaunay, expert de la société GEODERIS, pour le compte du BRGM.
Cet expert devrait remettre un rapport sur les risques possibles d'effondrement, à la DREAL, dans une dizaine de jours.