Un docker de 22 ans et un chauffeur routier de 41 ans ont été mis en examen, vendredi 3 janvier 2025, après la découverte, le 30 décembre 2024, de plus de deux tonnes de cocaïne dissimulées dans un conteneur au port du Havre (Seine-Maritime), a annoncé le parquet de Paris.
Un docker de 22 ans et un chauffeur routier de 41 ans ont été mis en examen et placés en détention provisoire ce vendredi 3 janvier 2025, notamment pour "importation de stupéfiants en bande organisée" et "transport, détention, acquisition, offre ou cession non autorisés de stupéfiants", a appris franceinfo auprès du parquet de Paris.
Un prix de revente estimé à 130 millions d'euros
Lundi 30 décembre 2024, "plus de deux tonnes de cocaïne dissimulées dans un conteneur au port du Havre" avaient été découvertes", a indiqué le parquet de Paris, qui estime le prix de revente au détail "à plus de 130 millions d’euros".
Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, s'est félicité sur X de cette saisie réalisée par la section de recherches de la gendarmerie de Rouen et l'OFAST (Office anti-stupéfiants), signe selon lui que "la guerre contre le narcotrafic s'intensifie de jour en jour".
Je remercie chaleureusement la Section de recherches de la @gendarmerie de ROUEN et l’OFAST ainsi que les magistrats du parquet du Havre et de la JUNALCO pour le travail exceptionnel qui a permis la saisie de plus de 2 tonnes de cocaïne dans le port du Havre et l’arrestation de… pic.twitter.com/Pz6UOUWBv0
— Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) January 3, 2025
Quel mode opératoire ?
Le mode opératoire des suspects a été mis à jour et confirmé ce samedi 4 janvier 2025 à la rédaction de France 3 Normandie. Interrogé par nos journalistes, le colonel Joël Kerleau, commandant de la section de recherches de la gendarmerie de Rouen depuis quatre mois, a évoqué un mode opératoire inédit au Havre, mais déjà pratiqué dans d'autres ports comme à Anvers. Il s'agit de la technique dite du conteneur clone.
"Les malfrats ont constitué un conteneur clone, avec la même signalétique et les mêmes caractéristiques que celui transportant la cocaïne en provenance de Point-à-Pitre par bateau" explique le colonel Joël Kerleau. "Les malfaiteurs l'ont ensuite introduit sur la zone portuaire du Havre avant l'arrivée du bateau en provenance de Guadeloupe. Une fois le navire arrivé et le conteneur rempli de coaïne, ce dernier a été remplacé par le conteneur clone. Cette technique a permis aux malfrats de sortir du port sans passer le chargement rempli de stupéfiants au scanner."
Cette opération judiciaire a pu être montée grâce à l'analyse et le recoupement de renseignements menés notamment par la section de recherches de la gendarmerie nationale de Rouen. " Un chauffeur routier de 41 ans qui conduisait le chargement et un docker de 22 ans ont été interpellés dès leur sortie du port".
Le colonel Kerleau souligne que "cette saisie est significative par sa quantité et son mode opératoire".
Les deux suspects, après leur passage devant un juge des libertés et de la détention, ont été mis en examen pour cinq chefs : "importation de stupéfiants en bande organisée" ; "transport, détention, acquisition, offre ou cession non autorisés de stupéfiants" ; "participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation de crimes et de délits punis de dix ans d’emprisonnement ; "importation en contrebande" ; "transport et détention sans document justificatif régulier de marchandises dangereuses pour la santé publique".
Le Havre, l'une des principales portes d'entrée de la cocaïne
"Les investigations se poursuivent désormais sous la direction des juges d’instruction, avec pour objectifs d’établir les circonstances de la commission des faits et d’identifier l’ensemble des co-auteurs et complices", ajoute le parquet de Paris dans un communiqué.
Selon le ministère public, cette nouvelle affaire de trafic de stupéfiants "confirme que depuis plusieurs années, le port du Havre est devenu l’une des principales portes d’entrée de la cocaïne sur le territoire national métropolitain pour les organisations criminelles transnationales".
En mars dernier, une autre saisie de 2,7 tonnes de cocaïne avaient été saisies au Havre dans un conteneur, là encore en provenance de Guadeloupe. S'agit-il de la même filière ? Le colonel Kerleau en poste dans ce département d'outre-mer avant d'arriver en Normandie n'a pas souhaité faire de commentaire.
