Les appels proposant un dispositif permettant de réduire de 20% la facture d'électricité au domicile se multiplient depuis le début de l'année. Mais attention, il s'agit d'une escroquerie. Voici comment la repérer.
Une arnaque qui fait des étincelles actuellement. Alors que le prix de l’électricité a augmenté de 15 % en début d'année, de nombreux ménages français tentent de limiter leur consommation pour éviter de voir leurs factures exploser face à la crise de l'énergie. De quoi aiguiser l'appétit de certains escrocs qui promettent des miracles grâce à des dispositifs vendus comme "révolutionnaires". Comme c'est le cas de l'entreprise Eco Assistelec qui propose " un boîtier à brancher sur son compteur électrique et qui permettrait de réduire ses factures d’électricité de 20 %". France 3 Provence-Alpes revient sur cette arnaque qui peut coûter cher.
- En quoi consiste cette arnaque au boîtier électrique ?
Lorsque l’on tape le nom de cette soi-disant entreprise Eco Assistelec sur un moteur de recherche, on constate qu’elle est très bien référencée… sur un site de signalements d’arnaques.
Camille, une jeune Marseillaise de 25 ans, est tombée dans le panneau. " J’étais en plein déménagement lorsqu’ils m’ont appelée, la veille, j’avais clôturé mon contrat d’électricité pour en ouvrir un autre pour mon futur logement. Je pensais que c’était lié", confie-t-elle, agacée de ne pas avoir vu l’arnaque.
Contactée par téléphone, Eco Assistelec lui vend merveilleusement bien des factures d’électricité réduites de 20%. "Ils disent qu’ils sont mandatés par l’Etat, alors je ne me suis pas méfiée. Au début ils te disent que c’est gratuit, puis au final on vous annonce des frais d’envoi et de service d’installation de 12 euros."
- Peut-on la repérer ?
Quand elle y repense, Camille voit plusieurs drapeaux rouges qui auraient dû l’alerter. " La personne écorchait mon prénom et je sentais qu’elle récitait un texte. Quand je lui posais des questions sur qui ils étaient, pour quelle société elle travaillait, elle était perdue et reprenait exactement ce qu’elle m’avait déjà dit précédemment."
La soi-disant entreprise avait toutes les informations de la jeune Marseillaise : nom, prénom, adresse, adresse mail, montant des factures d’électricité… " Le fait qu’elle ait accès à toutes ces informations, ça effaçait un peu le doute, même si au fond je sentais que c’était bizarre."
Contacté, EDF nous informe qu’ils ne font pas " la promotion de boîtiers de ce type. Nous ne faisons pas de démarchage. D’ailleurs, si des clients se sentent abusés, ils peuvent dénoncer ces types de démarches sur le site du gouvernement ." Souvent pris pour cible, EDF met tout en œuvre pour empêcher ces problèmes d’arnaques. De plus, " chaque fournisseur propose des suivis de consommation. A partir du moment où on voit sa consommation, on a une réaction logique à la baisser."
- Quelles sont les gestes à éviter ?
Vient le moment où la personne à l’autre bout du fil demande à Camille son numéro Iban. " Je me méfiais de plus en plus, et je ne voulais pas lui transmettre mes coordonnées bancaires." Sauf qu’au moment la jeune femme commence à montrer son hésitation, son interlocutrice, elle, perd patience. " Elle devient un petit peu agressive et me dit que l’Iban n’est pas une donnée confidentielle, qu’elle ne peut pas prélever d’argent sur mon compte sans mon accord et insiste pour que je le lui donne." De là, l’interlocuteur change mais le ton reste le même. " Je me sentais obligée, l’ambiance était bizarre", Camille cède et donne son Iban.
Après quoi son nouvel interlocuteur l’informe qu’elle va recevoir des documents qu’elle devra retourner signés, et qu’elle dispose d’un délai de quatorze jours pour se rétracter, sans quoi elle sera débitée. En recevant le mail, la signature du mail n’est pas Eco Assistelec mais Big Yipsylon, elle aussi répertoriée sur le site d’arnaques. " On clique sur un bouton pour signer, mais nous n’avons pas accès directement au contrat. On le reçoit après signature", nous informe Camille.
Selon les différents témoignages du site sur lequel les arnaques sont signalées, on apprend que le contrat signé est en réalité un prélèvement mensuel de 11,90 euros, et que de nombreuses personnes n’ont même jamais reçu le fameux papier.
- Comment réagir si on a été victime de ce type d'arnaque ?
La gendarmerie de Paca donne quelques conseils quand on se retrouve dans ce genre de situation. " En dehors du fait que les annonces trop belles pour être vraies sont des arnaques", il faut :
- veiller à ne jamais communiquer ses coordonnées bancaires à un tiers qui n’est pas de confiance ;
- toujours se méfier ;
- en cas de fraude, déposer plainte auprès de la brigade ou le commissariat le plus proche ;
- prévenir votre banque et faire opposition.
Les victimes de ces escroqueries peuvent également désormais se tourner vers la plateforme Thesee ( Traitement harmonisé des enquêtes et signalements pour les e-escroqueries) , mise en place par la ministère de l'Intérieur depuis le 15 mars dernier. Elle permet de déposer plainte ou de faire un signalement en ligne.