La situation extrêmement tendue dans la cité phocéenne a poussé de nombreux organisateurs à annuler leurs événements.
Ils cassent et pillent la nuit. La fête s'arrête, même le jour. Par mesure de sécurité, par crainte de violences pendant les émeutes qui ont touché le pays et Marseille depuis que Nahel, 17 ans, a été tué par un policier, des manifestations culturelles sont annulées. Le festival Acontraluz, prévu sur l'esplanade du Mucem est ainsi annulé. Au Large Festival, théâtre Silvain, est également annulé.
La quatrième édition de la Fête des Terrasses est annulée dans toute la région. La ville de Cassis l'avait maintenue, dans un premier temps, avant d'y renoncer.
Dans un communiqué, les organisateurs expliquent avoir pris cette décision "par solidarité avec les cafetiers et restaurateurs touchés" par les émeutes.
Au large festival
La Pride Marseille, ou Gay Pride, ou Marche des Fiertés devait partir ce samedi à 14 heures à Marseille. Le défilé est annulé, la soirée officielle est maintenue à la Cartonnerie Friche Belle-de-Mai.
Le 30e anniversaire de l'événement a un goût amer. Voici un extrait de l'annonce de report sur le site :
"La Préfecture de Police devait assurer la sécurité de la marche en bloquant la circulation et en fluidifiant le trafic. Suite à la mort de Nahel et aux évènements récents qui se sont déroulés à Marseille et dans l’ensemble du pays, la Préfecture de Police a décidé de se désengager du dispositif de sécurité pour assurer d’autres missions et nous a expressément demandé de tenir ces points de circulation.
À moins de 24 heures de l’évènement, la Pride Marseille n’est pas en mesure de trouver une centaine de personnes compétentes pour assurer ces missions avec la logistique que cela implique (véhicules légers et lourds, gilets, signalisation, etc)."
Des annulations confidentielles
Sur les sites internet des événements concernés, la discrétion règne. Soit rien n'est annoncé, soit du bout des lèvres, tout au fond du bout du site. La liste des annulations dont nous vous parlons n'est pas exhaustive. Un seul bon conseil : renseignez-vous avant de sortir.
Mais alors que faire ?
- A Cassis, tant pis pour la fête des Terrasses, l’association Maryse pour la vie "Don d’organes, dons de vie" maintient son action ce samedi.
- Le festival de Marseille maintient sa programmation, excepté l'atelier Emmanuel Gat, prévu à 18 heures sur le site archéologique du port antique.
- Arts et Festins du Monde tiennent bon à Gardanne
- Les Nuits Flamencas à Aubagne dansent encore.
Pas de fêtes, pas de transports, quelques couvre-feux en France
Ce vendredi, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a demandé aux préfets l'arrêt des bus et tramways dans toute la France après 21 heures. De nombreuses communes avaient instauré un couvre-feu, validé par le tribunal à Clamart (Hauts-de-Seine).
Des manifestations "contre le racisme, les crimes et les violences policières" ont également été interdites vendredi soir à Paris, Marseille, Lyon, Bordeaux ou Toulouse. Mais plusieurs centaines de personnes ont malgré tout défilé, notamment à Montpellier munis de pancartes "Dissolvons la police, combien de Nahel n'ont pas été filmés ?"
Le gouvernement a aussi décidé l'annulation d'événements "de grande ampleur", notamment les concerts de Mylène Farmer au stade de France vendredi et samedi. La question de l'état d'urgence est posée et scrutée à l'étranger, d'autant plus que la France accueille à l'automne la Coupe du monde de rugby, puis les Jeux Olympiques à Paris à l'été 2024.