Des boutiques du centre-ville ont été pillées, comme la nuit précédente. Puis les groupes de jeunes se sont tournés vers d'autres commerces, plus au nord de la ville.
Les rues Saint-Férreol, Paradis, Rome, République, artères commerçantes du centre-ville de Marseille ont de nouveau été la cible de groupes de jeunes, masqués et très mobiles, dans la nuit du vendredi 30 juin au samedi 1er juillet. Une nuit de violences intense consécutive à la mort du jeune Nahel, 17 ans, tué par un policier en début de semaine à Nanterre.
Au total, 95 interpellations ont été effectuées pendant la nuit, 31 policiers ont été légèrement blessés, selon un dernier bilan de la préfecture de police des Bouches-du-Rhône.
Le Raid, unité d'intervention de la police est entré dans le centre-ville. Une compagnie de CRS est venue en renfort. Un hélicoptère de la gendarmerie a survolé Marseille toute la soirée.
Un centre-ville dévasté
Le magasin Aldi, dans le quartier des Flamants, a été enfoncé par une camionnette faisant office de voiture-bélier. Il a ensuite été incendié.
C'est le plus gros incendie de la nuit. Les marins-pompiers sont intervenus à partir de 18 heures "surtout sur des feux de poubelle".
Lorsque le lieu de l'intervention n'est pas en sécurité, les pompiers comptent sur les policiers. On sait où est le feu mais on sait aussi qu'il y a des comportements violents à cet endroit, grâce aux caméras de vidéosurveillance. On demande à la police d'intervenir en premier," détaille un responsable de communication du bataillon.
La situation dans le reste du pays
En France, 994 personnes ont été interpellées pendant la nuit, selon un premier bilan du ministère de l'Intérieur, dont 406 à Paris et dans sa banlieue, a précisé une source policière.
Environ 1.350 véhicules ont été incendiés, 234 bâtiments ont été incendiés ou dégradés et 2.560 feux comptabilisés sur la voie publique.
Ces chiffres sont en net retrait par rapport à ceux de la nuit précédente, Gérald Darmanin a qualifié cet état de violences d'une "intensité moindre".