Après les violences et les affrontements de la nuit de jeudi, durant laquelle 56 personnes ont été interpellées à Marseille, les forces de l'ordre appréhendent la suite des événements, et se préparent à un week-end sous tension.
Les forces de l'ordre se préparent à des nuits difficiles. Après les violences qui ont touché Marseille, dans la nuit du jeudi 29 au vendredi 30 juin, un dispositif de sécurité particulier a été mis en place dans la cité phocéenne pour parer à tous nouveaux débordements. France 3 Provence-Alpes fait le point sur les principales mesures prises par la préfecture et les forces de l'ordre.
La préfecture de police des Bouches-du-Rhône a annoncé ces mesures exceptionnelles lors d'un point presse dans l'après-midi et a lancé un appel au calme.
Les transports en commun interrompus à partir de 19 heures
C'est l'une des mesures les plus fortes annoncées vendredi. Les transports en commun seront interrompus à partir de 19 heures ce soir à Marseille, a indiqué la préfecture de police des Bouches-du-Rhône. Cela concerne le métro, le bus et le tram dont les derniers départ auront lieu à 18 heures. A noter que ce type de décision a été pris dans d'autres villes de France.
Les manifestations interdites
Par ailleurs, "en plein accord" avec le maire de Marseille, les représentants de la Métropole et les fédérations des commerçants, la préfète de police des Bouches-du-Rhône a décidé d'interdire également "toute manifestation revendicative dans le centre-ville de Marseille".
La préfète de police des Bouches-du-Rhône interdit "la vente, le port et transport d'artifices ainsi que tout objet susceptible d'être utilisé comme une arme par destination".
Des renforts de police attendus
Les contrôles ont été renforcés dès l'après-midi de vendredi, et de nombreuses patrouilles sont prévues toute la soirée en prévention, mais aussi afin d'intervenir rapidement pour mettre fin aux troubles.
"Des compagnies de CRS viendront en renfort des policiers locaux. Le raid sera mobilisé pour protéger les bâtiments publics, indique la préfète de police, qui précise qu' "un hélicoptère de gendarmerie sera aussi mobilisé."
"On prévoit beaucoup d'effectifs et aussi de rappeler des gens qui étaient en repos", confirme Bruno Bartoccetti, du syndicat Unité SGP Police pour la zone Sud, à France 3 Provence-Alpes. Trois compagnies de CRS ont été déployées dans la cité phocéenne, dans la nuit de jeudi à vendredi. La nuit prochaine, la mobilisation sera encore plus importante.
De l'inquiétude chez les forces de l'ordre
"Forcément dans nos rangs, il y a beaucoup d'inquiétude, on est pris pour cibles", confie Bruno Bartoccetti, du syndicat Unité SGP Police pour la zone Sud. Selon lui, 20 policiers ont été blessés dans la nuit de jeudi à vendredi dans les Bouches-du-Rhône, dont 12 à Marseille.
Alors que les émeutes n'avaient pas touché la cité phocéenne en 2005, le policier estime qu'on assiste ces jours-ci à "un effet boule de neige qui entraîne un peu tout le monde, des jeunes, voire très jeunes comme partout".
"Il faut peut-être réfléchir à l'état d'urgence."
Bruno Bartoccetti, Unité SGP Policeà France 3 Provence-Alpes
"Les violences s'étendent sur la cité phocéenne. Mais en centre-ville, et pas forcément à l'initiative des jeunes des quartiers", remarque le porte-parole syndical. Quand on casse et qu'on pille les magasins, le décès du jeune Nahel a bon dos."