Le tribunal administratif de Marseille qui vient de prendre cette décision a estimé que l'exploitant, le groupe allemand Uniper, n'avait pas suffisamment évalué son impact sur les forêts du Sud-Est.
Le tribunal administratif de Marseille a annulé hier, mercredi 7 juin, l'autorisation d'exploitation de la plus grande centrale biomasse de France, à Gardanne dans les Bouches-du-Rhône. Le tribunal administratif a estimé que son exploitant, le groupe allemand Uniper, n'avait pas suffisamment évalué son impact sur les forêts du Sud-Est.
Dans un communiqué le tribunal écrit : " le tribunal a prononcé l'annulation de l'autorisation d'exploiter compte tenu du caractère insuffisant de l'étude d'impact"...un tribunal qui a également relevé que "L'étude d'impact et l'évaluation Natura 2000 n'ont porté que sur un périmètre de trois kilomètres autour de l'installation, alors que la centrale prévoit de brûler du bois coupé dans un rayon de plusieurs centaines de kilomètres... L'impact des rotations de camions qui alimenteront la centrale et la pollution atmosphérique, particules fines, dioxines, CO2, ont également été insuffisamment pris en compte".
La centrale de Gardanne comporte deux unités, l'une au charbon et l'autre fonctionnant en brûlant du bois. L'ensemble n'est pas encore en service, mais a déjà tourné à plein régime pour des tests et a déjà injecté de l'électricité dans le réseau. D'une puissance de 150 mégawatts, la centrale biomasse de Gardanne représente un investissement de 250 millions d'euros et génère selon son exploitant 80 emplois directs. Elle doit fournir à terme 6% de la production d'électricité de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, en consommant 850.000 tonnes de bois par an, pour moitié des déchets, pour moitié du bois issu de coupes forestières.
La biomasse est une énergie renouvelable qui doit contribuer à la transition énergétique, mais le projet de Gardanne est critiqué par des associations écologistes pour son gigantisme. Délivrée en novembre 2012 par le préfet des Bouches-du-Rhône, l'autorisation d'exploitation était attaquée par les parcs naturels régionaux du Verdon et du Lubéron, des communes des Alpes-de-Haute-Provence et des associations, dont France Nature Environnement.
Le reportage de Ghislaine Milliet-Bouquet et Matthias Julian :