"Pour Laura, Chloé, Aïssatou..." : un hommage rendu à Istres aux 93 femmes victimes de féminicides en 2020

Deux associations organisent un rassemblement à Istres dans les Bouches-du-Rhône pour rendre hommage aux 93 femmes tuées par leur compagnon en 2020. 

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Laura avait 22 ans lorsqu'elle a été tuée par son compagnon. C'était en mai 2019. Pour elle et pour toutes les autres victimes de féminicide, son père Jean-Jacques Bertin a organisé avec l'association "Stop ! aux violences faites aux femmes" un rassemblement à Istres, dans les Bouches-du-Rhône. Le rendez-vous est fixé ce dimanche à 14 heures, sur l'esplanade Charles de-Gaulle.

En septembre 2019, France 2 avait rencontré Jean-Jacques Bertin, chez lui, à Saint-Chamas. Il livrait alors son témoignage à nos confrères Jihane Benzina et Antoine Husser.

Tout est allé très vite. Installée depuis peu chez son père pour travailler avec lui sur les chantiers, Laura rencontre en janvier 2019 un homme sur lequel elle reste discrète. Jean-Jacques constate alors un changement de comportement : "Je ne reconnaissais plus ma fille, elle devenait distante, plus agressive"

Laura décide de suivre son compagnon à Lyon. Elle répond de moins en moins aux SMS. Son père tente de la convaincre de rentrer, en vain. Deux mois plus tard, il reçoit un appel de l'hôpital, sa fille est morte sous les coups de son compagnon.

Il a laissé ma fille agonisante voire mourante.

Jean-Jacques Bertin

"On sait que c'est lui qui l'a frappée et c'est lui qui a pris la décision de quitter l'appartement et de laisser ma fille comme ça. (...) Il a laissé ma fille agonisante voire mourante". Des connaissances de Laura apprennent à son père qu'elle avait déjà subi des violences auparavant.

Depuis ce drame, Jean-Jacques Bertin se bat contre les féminicides.

Un rassemblement solidaire malgré la crise sanitaire

L'an dernier, une marche blanche citoyenne avait été organisée à Istres pour rendre hommage aux 152 femmes victimes de féminicide en 2019. Cette année, l'hommage prend une autre dimension. En juillet, Latifa Bisbis a créé l'association "Stop ! aux violences faites aux femmes", suivie par celle de Jean-Jacques Bertin, "Laura B 22 ans", fondée très récemment. "Le but est de se réunir et non que chaque association organise un hommage de son côté... Le plus important est de le faire ensemble pour sensibiliser plus de personnes."

Une action contre les violences faites aux femmes était programmée en novembre dernier. Les mesures sanitaires liées à la deuxième vague de l'épidémie de Covid-19 ont contraint les organisateurs à l'annuler. Lorsque Jean Castex a annoncé le déconfinement le 15 décembre, Latifa Bisbis et son association ont tout fait pour rendre hommage aux victimes de 2020. "On avait 15 jours pour tout organiser", témoigne-t-elle. 

93 boules de Noël pour les 93 victimes

Ce dimanche à Istres, un arbre de Noël est érigé sur la place Charles de-Gaulle au centre d'un ruban en forme de cœur. 93 boules portant le nom des 93 victimes de féminicide en 2020 y sont accrochées. À l'énoncé de leurs prénoms, une bougie électrique sera déposée au pied du sapin. Trois boules supplémentaires porteront le nom des gendarmes tués dans le Puy-de-Dôme alors qu'ils portaient secours à une femme victime de violences conjugales. 

Cette année est particulière à cause de la crise sanitaire qui aggrave la situation des femmes en détresse. Les associations ont constaté une hausse de 20% des violences pendant le confinement au niveau national. À Istres, le maire a mis en place une cellule d'écoute pendant cette période critique.  

Après l'hommage de ce dimanche, l'association "Stop ! aux violences faites aux femmes" poursuit son combat pour l'ouverture d'un centre d'hébergement d'urgence destiné aux femmes victimes de violences. "Les centres d’accueil d’urgence sont saturés, constate avec amertume Latifa Bisbis. Nos mots-clés sont : secourir, accompagner et reconstruire"

 

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information