A force de voir l'immense oiseau chasser la grenouille dans les champs, la municipalité d'Istres a eu l'idée de leur confectionner des nids. Très hauts et très costauds, pour supporter un poids de 500 kilos.
Pour accueillir des cigognes et leurs petits cigogneaux, la ville d'Istres a installé deux nids perchés sur des mâts.
La cigogne est un gros oiseau, certes, mais elle aime surtout compacter des quantités de brindilles, mottes de terre, bouts de papiers... elle tasse et n'enlève rien. Un nid peut peser jusqu'à 500 kilos ! Il faut parfois une grue pour en décrocher un du clocher d'une église.
Un couple de cigognes élève en moyenne quatre cigogneaux. Les mâts ont donc été conçus pour résister au poids d'une famille entière et au vent.
Quand l'idée jaillit
Un jour, pendant le confinement, l'adjoint chargé de l'urbanisme, Eric Casado, raconte qu'il est en compagnie du maire, François Bernardini. Ils s'ennuient tous les deux et réfléchissent en même temps. C'est comme ça que l'idée est venue !Etant donné que la commune de Saint-Chamas a déjà mené l'expérience, avec succès, ils prennent leur décision et lancent la fabrication dans une ferronnerie. L'opération coûte 10.000 euros à la ville.
Les deux premiers nids sont presque prêts. Des branches et du paillage vont venir garnir les structures métalliques.
Les mâts sont installés depuis le 27 juillet dans une zone protégée par des barrières, au bord des étangs de Rassuen. Les nids seront visibles de la route mais on ne pourra pas s'en approcher.Une caméra les filmera en permanence, ce qui permettra de raconter aux petits Istréens toute l'intimité d'une famille cigogne.
Evidemment, tout le monde s'extasie à la vue de l'oiseau géant. Noublions pas que la cigogne vole avec des bébés dans le bec, profession unique qui fait d'elle une légende. Légende plutôt alsacienne mais facilement déclinable.
Les amours ont une saison...
Du moins, pour les oiseaux. Il faudra attendre mars ou avril prochain pour tester les nids. Les cigognes apprécieront-elles ces nids grand luxe ou préfèreront-elles les bouder et nicher en haut d'un arbre ?L'adjoint Eric Casado s'inquiète un peu de leur réaction : "On a fait de beaux nids, maintenant... j'espère qu'elles vont venir."
Si les princesses apprécient la formule, la ville prévoit de planter des nids supplémentaires pour les accueillir.