Depuis cinq ans, près de 6500 hectares reprennent vie en Camargue, grâce à des travaux de protection de la nature. Ces anciens marais salants s'ouvrent de nouveau à l'eau douce et permettent à des centaines d'espèces d'animaux et de végétaux de se réinstaller dans la zone.
Rachetés il y a cinq ans par le Conservatoire du littoral, 6500 hectares anciennement dédiés à la production industrielle du sel, s'ouvrent de nouveau à la nature.
Cette partie du sud de la Camargue avait longtemps été consacrée à l'exploitation du sel. Les salins avaient été créés grâce à la réorganisation hydraulique des lieux, en faisant pénétrer l'eau de mer dans les terres. Canaux et vannes par dizaines avaient ainsi artificiellement redessiné le paysage camarguais.
Pour que la faune et la flore naturelles s'installent de nouveau sur ce territoire libéré de toute industrie, il a été décidé de se rapprocher le plus possible de l'état naturel hydraulique, celui qui avait précédé l'intervention humaine.
Plus de 300 espèces comptabilisées
Aussi les digues et anciens bassins de sel ont été éliminés pour permettre à l'eau douce de se faufiler d'un étang à l'autre par un système de vannes communicantes. Les travaux ont permis de raccorder une partie des anciens salins à un canal d'irrigation.Le résultat ne s'est pas fait attendre. Les oiseaux sont revenus nicher sur des îlots, protégés des prédateurs terrestres.
On comptabilise à présent plus de 300 espèces dans la zone. Poissons et crustacés peuvent aussi à nouveau circuler.
Un pont avec de grandes ouvertures permet de nouveau aux civelles (petites anguilles dont l'espèce est menacée) d'aller se reproduire en mer.Une nature qui reprend ses droits, c'est du #carbone qu'on séquestre.
— Renaud BETTIN (@RenaudBettin) January 26, 2020
Un exemple à reproduire dans les marais salants de Camargue. https://t.co/JlKI2NvyJz
raconte Sylvain Ceyte, garde du littoral. Poursuivant : "Et on observe également quelques différences au niveau de la quantité d'espèces qui sont présentes sur le site".Ce qu'on observe, c'est qu'on a des espèces de poissons qu'on ne trouvait pas avant, qu'on retrouve maintenant comme les daurades ou les soles....
Côté flore, plus de 300 hectares ont été recolonisés par les salicornes, dont six variétés ont réapparu sur le site.
explique Benjamin Bricault, chargé de mission scientifique auprès de la Société nationale de protection de la natureC'est important parce que ces végétations vont reconstituer un espèce de lieu de vie pour de nombreuses espèces animales
Aux côtés du Conservatoire du littoral oeuvrent le Parc naturel régional de Camargue, la Tour du Valat et la Société nationale de protection de la nature, avec le soutien du WWF France et de la fondation Coca-Cola.
Ce travail réalisé en cinq ans seulement, pourrait servir d'exemple à d'autres territoires sensibles.