Les troubles du sommeil touchent près d'une personne sur deux en France. Des centres de spécialisés permettent de diagnostiquer les éventuelles anomalies, comme l'apnée du sommeil.
Bouger pour bien dormir. C'est le message de cette 24ᵉ journée internationale du sommeil, ce vendredi 15 mars, qui met en avant l'importance de l'activité sportive pour favoriser un sommeil réparateur et également, la nécessité de bien dormir pour améliorer sa performance sportive. Selon une enquête de l'Institut national du sommeil et de la vigilance (INSV), en 2023, près d'un Français sur deux (42%) souffre d'un trouble du sommeil, dont 20 % d'insomnie.
Consulter pour identifier les anomalies
"C'est un problème sous-estimé par les pouvoirs publics et par les patients," alerte le docteur Antoine Quilichini, pneumologue et médecin du sommeil au centre de diagnostic des troubles du sommeil d'Istres, qui propose une prise en charge, aussi bien chez l'adulte que chez l'enfant.
"Je suis venu vérifier si je fais des apnées du sommeil, parce que moi, je m'en rends pas vraiment compte, raconte Thierry Equipart, poussé par sa compagne à consulter à cause de ses ronflements, ce qui m'inquiète ce sont les répercussions que ça peut avoir sur la santé".
Pendant deux nuits, chacune de ses activités cérébrales et respiratoires est enregistrée. Cet examen du sommeil, appelé polysomnographie, permet d'identifier les anomalies.
L'apnée, un signe qui doit alerter
Le Dr Quilichini, reçoit une quinzaine de patients par semaine : "Il y a les apnées du sommeil qui représentent la plus grosse partie, les insomniaques et les narcoleptiques". A l'issue des deux nuits, passées dans cette clinique spécialisée, les médecins examinent la qualité du sommeil et détectent d'éventuels troubles respiratoires.
L'apnée obstructive du sommeil est le syndrome le plus courant. Ce syndrôme, causé par un relâchement des parois de la gorge (pharynx), provoque un arrêt de la ventilation de plusieurs secondes, qui intervient au moins cinq fois par heure de sommeil. Certaines personnes peuvent faire plusieurs dizaines d'apnées, voire plusieurs centaines au cours de la nuit.
Ce problème touche une personne sur dix en France. Et il augmente avec l'âge, 30 % des plus de 65 ans sont concernés. Avec des conséquences sur la qualité de vie et des risques pour la santé. Ronflements, somnolence, difficultés de concentration, perte de mémoire, irritabilité, etc. A long terme, ces apnées augmentent les risques de maladies cardiovasculaires et métaboliques (infarctus, AVC, hypertension, arthéroscélose, diabète de type 2). Ces complications s'accompagnent d'un risque accru de décès prématuré.
Des solutions existent. "On a des traitements qui envoient dans l'appareil respiratoire du patient une pression par l'intermédiaire d'un compresseur et il suffit de régler cette pression pour que les apnées disparaissent", explique le docteur Quilichini.
Un an en moyenne pour avoir un rendez-vous
Les troubles du sommeil touchent aussi les adolescents et les enfants. Cette maman est venue avec l'espoir de trouver des solutions pour son fils, élève de 4e, qui s'endort régulièrement en classe : "il dort sur le bureau et il reste éveillé la nuit".
"Cela quatre mois que je cherche, je téléphone à tous les services, tout le monde est débordé, explique-t-elle, j'ai cherché à Marseille, Aix-en-Provence, dans toute la région en fait. Il y a des médecins, mais ils sont tous saturés et il n'y a plus de rendez-vous possibles pour de nouveaux patients", témoigne-t-elle. Le délai d'attente pour être diagnostiqué au centre du sommeil d'Istres est de trois mois contre un mois en moyenne en France.