Les écureuils de Pallas et de Corée, ces espèces invasives qui déciment les écureuils roux de nos forêts

Le Tamia de Sibérie, ou écureuil de Corée est en train de chasser l'écureuil Roux, espèce autochtone de nos parcs et forêts. Tout comme une autre espèce, l'écureuil de Pallas. Considérés comme des espèces invasives depuis 2016, ces écureuils sont dans le viseur de l'office français de la biodiversité. Sa régulation est nécessaire, plusieurs méthodes sont pratiquées.

L'écureuil de Corée est reconnaissable à son dos rayé. Il est originaire de Sibérie et de l’est de l’Asie (Chine, Corée, Japon). L'écureuil de Pallas est originaire de l’est de l’Asie, et il a le pelage est brun – olive sur le dos et roux acajou. Vendus en Europe comme animaux de compagnie depuis les années 1960, ils sont aujourd'hui classés envahissant en France depuis 2016. À Juan-les-pins (Alpes-Maritimes) et à Istres (Bouches-du-Rhône), leur prolifération inquiète. L'office français de la biodiversité a lancé une campagne de régulation.

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Le Tamia de Sibérie, ou écureuil de Corée est en train de chasser l'écureuil Roux, espèce autochtone de nos parcs et forêts. Tout comme une autre espèce, l'écureuil de Pallas. Considérés comme des espèces invasives depuis 2016, ces écureuils sont dans le viseur de l'office français de la biodiversité. Sa régulation est nécessaire, plusieurs méthodes sont pratiquées. ©Eric Dehorter / FTV

Introduction de l'écureuil de Corée et de Pallas à Juan-les-Pins

Dans les Alpes-Maritimes, ces espèces se trouvent sur la presqu’île du Cap d’Antibes depuis la fin des années 1960, notamment à Juan-les-Pins. L’aide de la population pour se nourrir, favorise la prolifération de l'espèce ainsi que de l'absence de concurrents et de prédateurs sauvages. Aujourd'hui, elle est présente dans les villes d’Antibes-Juan-les-Pins et de Vallauris, mais des écureuils ont aussi été observés dans le parc de la Valmasque. Le contrôle de cette espèce, voire son éradication, nécessite un investissement en temps important et représente ainsi un coût élevé.

Depuis 2016, l'espèce est considérée comme invasive et tombe sous le coup de la loi. "L’introduction de certaines espèces animales non-indigènes et présentant un caractère envahissant pouvant porter préjudice à la biodiversité locale est réglementée par l’article L411-3 du Code de l’Environnement.
Des arrêtés ministériels précisent la liste des espèces pour lesquelles l’introduction dans le milieu naturel est interdite", détaille la DREAL Paca à ce sujet.

Régulation de cette population d'écureuils 

Cependant la prédation n'est pas possible partout, elle est réglementée également. "Ici dans la pinède, on ne peut pas venir tirer ni piéger. Malheureusement, avec la Covid, il y a eu des ramifications et ils,se sont déplacés sur Valbonne, Biot, et ça continue à monter", détaille Philippe Blanchet, chasseur bénévole à l'OFB. "On va essayer de les stabiliser. Les éradiquer, on ne pourra plus, c'est fini, il y en a trop. Mais on essaie de les stabiliser comme je fais dans certains endroits sur Antibes", précise le chasseur.

Tout comme l’écureuil roux, l’écureuil de Pallas est arboricole. À la différence de l'écureuil européen territoriale et monogame, l'écureuil de Pallas est polygame, et vit en bande. Sa pression sur l'environnement est donc totalement différente. " Ce sont les dégâts qui font au pin en attendant de trouver de la nourriture chez les propriétaires.  Ils mangent des oranges, du citron des tomates,  et tous les légumes.

Des prélèvements sont toutefois autorisés. Entre 600 et 700 individus sont prélevés chaque année depuis 2016.

Istres, l'autre foyer d'invasion

Probablement dû à un lâcher par un particulier, un nouveau foyer d’invasion a été découvert au début des années 2000 dans les Bouches-du-Rhône, à Istres dans le secteur d’Entressen. L'arrivée de l'écureuil de palace a provoqué une réaction totalement différente de la municipalité, alertée par les arboriculteurs, victimes de nombreux dégâts.

En liaison avec l'Office français de la biodiversité et le garde champêtre, une politique de contrôle de la population a été mis en place. La prédation se fait au printemps. " On a tué 150 écureuils, on fait ça en entre mars et avril au plus tard pour avoir une meilleure visibilité", indique Yves Garcia, adjoint à l'Environnement à la mairie d'Istres.

Selon Alexandre Vigiuer, référent espèces exotiques envahissantes à l'OFB, " l'écureuil Pallas pose problème parce qu'il fait disparaître notre écureuil roux par la compétition alimentaire, par la compétition pour les sites de reproduction". L'écureuil roux et de nature territoriale et assez timide. " Il ne supporte pas cette concurrence  avec l'écureuil Pallas qui est beaucoup plus intrusif, qui vit vraiment en groupe".

Intervention chez les particuliers

Chez Denis Collado, arboriculteur, des chasseurs bénévoles interviennent régulièrement. "En l'occurrence le fait qu'il mange quelques fruits. Ce n'est pas le plus grave. Ce qui l'est plus c'est qu'ils s'attaquent au système d'irrigation. On constate des dégâts sur les lignes de goûteurs qu'on installe au pied des arbres. Et il y a une surconsommation de l'eau aussi qui n'est pas nécessaire".

Pour intervenir dans les propriétés privées, il faut évidemment l'accord des propriétaires. La sensibilisation de tous les riverains est donc essentielle pour ne pas conserver des réserves de développement de l'écureuil de Pallas et permettre à l'OFB et ses bénévoles d'intervenir partout.

Article rédigé avec Eric Dehorter.

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