Une centaine de navires sont rassemblés dans le Port de Cassis ce dimanche pour protester contre l'interdiction du mouillage dans les calanques de Port-Pin et d'En-Vau. Une décision annoncée par préfecture maritime, qui souhaite protéger la biodiversité dans le Parc national des calanques.
"Y'a encore des bateaux qui sortent du port là-bas... Regardez, on est tous des usagers des calanques !". Ce dimanche matin, ils sont une centaine de bateaux, sur fond de bruits de sifflets, à s'être réunis dans le port de Cassis pour dénoncer l'interdiction de mouillage des bateaux dans les célèbres calanques.
Ces plaisanciers, venus pour certains en famille, déplorent des mesures "complètement exagérées". C'est ce qu'explique Xavier Esnault, habitant de Cassis, qui regrette que cette décision ait été prise à l'année, et de pas seulement pour la haute saison.
"Nous n’aurons plus le droit de mouiller qu’à la plage de l’Arène qui va devenir un parking à bateau [...] Ça nous attriste, et je voulais que les gens prennent conscience qu’il y a des habitants ici", ajoute-t-il.
Protection de la biodiversité
Pour lutter contre la surfréquentation et protéger ces espaces naturels, le Préfet maritime de la Méditerranée a signé jeudi trois arrêtés relatifs au mouillage dans l’espace marin du Parc national, qui accueille chaque année des milliers de navires.
En période estivale, les agents du Parc ont déjà dénombré une quarantaine de bateaux en simultané à Port-Pin, et pas moins de 80 dans la calanque d'En-Vau.
Pour la préfecture, il devient urgent de préserver l'écosystème marin et notamment des herbiers de Posidonie, considérés comme les poumons de la mer et abîmés par les ancres et les chaînes des bateaux au fond des calanques.
Désormais, les navires mesurant plus de 24 mètres de long ne pourront mouiller qu'au large, et auront interdiction d'accès à l'intérieur des calanques lorsque la profondeur est inférieure à 30 mètres.
Seule la navigation sera autorisée, et le mouillage sera désormais puni d'un an de prison, d'une amende de 150 000 euros et d'une suspension ou retrait du permis bateau.
Depuis quelques années, le succès des calanques ne se dément pas, et la surfréquentation l'été a même entraîné la direction du Parc a opter pour une stratégie de "démarketing" inédite.