Calanques : le mouillage des bateaux désormais interdit sur le littoral du parc national

Ce jeudi 20 mai, le Préfet maritime de la Méditerranée a signé des arrêtés visant à réguler le mouillage dans le Parc national des Calanques. Objectif, combattre la surfréquentation et protéger les espaces maritimes. Une décision jugée inadaptée par certains plaisanciers.

Des eaux cristallines et des falaises emblématiques. Le parc National des Calanques accueille chaque année des milliers de navires.

Mais ce ballet annuel, qui s’est intensifié ces dernières années menace le fragile écosystème marin. Notamment les herbiers de Posidonie, considérés comme les poumons de la mer, détruits peu à peu par les ancres des bateaux.

Pour lutter contre la surfréquentation et protéger ces espaces naturels, le Préfet maritime de la Méditerranée a signé ce jeudi 20 mai, trois arrêtés relatifs au mouillage dans l’espace marin du Parc national.

A présent, pour les navires de plus de 24 mètres de long, le mouillage sera uniquement possible au large et désormais interdit dans les endroits dont la profondeur est inférieur à 30 mètres. Pour les bateaux plus petits, s’arrêter sera possible seulement dans des zones sablonneuses.

"C’est une décision prise dans le cadre du schéma global de mouillage suite à une étude collaborative de près de deux ans."

Pour le parc National des Calanques le problème est réel. "Dans la calanque d’En-Vau, qui est un espace assez resserré, on a déjà vu 80 navires en même temps. À Port Pin pareil, parfois jusqu’à 40 bateaux en simultané."

Une décision donc nécessaire soutenue par un "consensus assez fort". Le parc évoque notamment le fort recul des herbiers de Posidonie au cours des 30 dernières années.

Des mesures "complètement exagérées"

Si tous comprennent l'importance de préserver la richesse de ces écosystèmes marins, Xavier Esnault, habitant de Cassis, "déplore" ces mesures "complètement exagérées"

"Nous n’aurons plus le droit de mouiller qu’à la plage de l’Arène qui va devenir un parking à bateau. Ça va devenir n’importe quoi, on va être les uns sur les autres."

Pour lui, cette décision est inadaptée. Il ne comprend pas que cette interdiction soit à l'année et non pas au fil du caractère cyclique de la fréquentation des calanques.

Car si la surfréquantation des mouillages ne datent pas d'hier, c'est surtout un problème de saison.

Dans une vidéo publiée en 2014, un plongeur filme ainsi par 20 m de profondeur une zone d'herbier endommagée par l'ancrage intensif des bateaux de plaisance au même endroit. On y voit l'herbier coupé à ras sur des dizaines de m2. 

"Qu’ils nous enlèvent l’interdiction en hiver, ça ne change rien, il n’y a quasiment personne !" Xavier Esnault évoque d'autres solutions possibles, comme l'utilisation de corps-morts ou une levée de l'interdiction le soir.

"L’été sur les gros week-ends, il y a plus de bateaux que d’habitude oui, mais le soir, passé 19h, il n’y a plus personne." 

Ce plaisancier a pris la décision d'appeler à un rassemblement dimanche pour protester contre ces mesures, qu'il juge trop restrictives. "On ne peut même plus se laisser dériver et se baigner. Les bateaux ne feront plus qu’entrer et ressortir."

"Ça nous attriste." Xavier Esnault se sent victime d'une telle décision et a l'impression qu'on délaisse les riverains. "Je voulais que les gens prennent conscience qu’il y a des habitants ici, on n’est pas à Disneyland !"

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