12 000 habitants à Septèmes-Les-Vallons, près de Marseille. Et 12 policiers. Les effectifs sont dans la norme mais les habitants dénoncent vols et agressions. Le maire, lui, réclame le retour d'un vrai commissariat. Il va à la rencontre de ses administrés pour leur faire signer une pétition.
Autrefois, 23 gendarmes vivaient sur place, les interventions étaient possibles jour et nuit et les Septémois dormaient sur leurs deux oreilles. En 2011, les gendarmes sont remplacés par des hommes de la police nationale. A ce moment-là, le préfet de police Gilles Leclair s'engage auprès du maire, André Molino, à maintenir les effectifs. Ils passent en fait de 23 à 12 hommes. Ils ne travaillent pas la nuit, le samedi matin, le dimanche et les jours fériés.
La mairie installe 57 caméras de surveillance et emploie 9 policiers municipaux, armés. Mais la délinquance augmente. Surtout la petite délinquance. Le maire tient à ce que la parole de l'état soit respectée, ça n'est pas le cas. Il voudrait mutualiser les forces de l'ordre, sur sa commune ou aux alentours, pour créer un vrai commissariat. Pas un poste de police.
12 policiers nationaux pour 12 000 habitants, c'est la norme
Les effectifs sont peut-être dans la norme mais la situation se dégrade. Septèmes-les-Vallons se situe entre la plus grande zone commerciale d'Europe, Plan-de-Campagne, et les quartiers Nord de Marseille. La résidence "Les deux moulins" est récente et excentrée. Les garages y sont très cambriolés chaque semaine. Vols de voitures, deux-roues, vélos... En septembre dernier, 77 garages sont fracturés en une nuit. Les habitants créent une association et font signer une pétition. Ils commencent à s'organiser pour faire des rondes le soir.
Les commerçants sont en première ligne. Un buraliste s'est fait braquer il y a un an, menacé par un fusil à pompe. Il a changé ses horaires. Il ouvre plus tard le matin et ferme plus tôt le soir. Parce qu'il a peur. Avant, les gendarmes faisaient des rondes matin et soir.
La pétition du maire
A son tour, le premier magistrat lance sa pétition. André Molino, maire communiste depuis 1999, parcourt sa ville pour parler « sécurité» avec ses administrés et les inciter à signer. Le matin dans la rue, le soir en faisant du porte-à-porte. En un mois, il a récolté 1000 signatures. La pétition sera adressée à la préfecture de police. Laquelle préfecture n'a pas répondu à nos questions.
Le maire précise que sa ville n'est pas Chicago et suggère une dernière tactique aux Septémois : porter plainte pour tout. Même un vol de brouette, tous les délits, pour faire grossir les chiffres.
Reportage de Nathalie Deumier et Laurent Esnault :
Intervenants du reportage :
André Molino - Maire PCF de Septèmes-les-Vallons
Robert Maiorfi - Responsable du poste de police municipale
Frédéric Mestre- Buraliste
Hedi Ramdane - Habitant des 2 Moulins